• L'Aubert-Palace

     

    24 Bd des italiens, Paris 9°

     

    Le 20 mai 1915, Louis Aubert est déjà à la tête d’une des plus grosses sociétés de production et de distribution de France lorsqu’il inaugure sa première salle, le Cinéma des Nouveautés Aubert-Palace. D’une capacité de 750 places, la salle impressionne le Tout-Paris comme en témoigne cet article du Matin publié le 26 mai :

    « Hier soir a eu lieu l’inauguration du cinéma des Nouveautés Aubert-Palace. Tout Paris était là et tout Paris a applaudi et le spectacle et la salle, véritable merveille de confort et de luxe, dans une note des plus originales. La décoration pompéienne avec ses reproductions de fresques, d’après l’antique cité, l’éclairage vraiment unique avec ses 5.000 lampes dissimulées dans la décoration et dont la teinte douce plaira à toutes les femmes, et pourtant les jeux de lumière du plafond manquent encore ! La largeur des fauteuils jointe à l’élégance des loges, en fond le plus bel établissement des Boulevards »

     

    Durant les années 20 l’Aubert-Palace devient une salle de première exclusivité de premier plan avec la projection d’œuvres majeures comme Nanouk l’esquimau de Robert Flaherty, L’opinion publique de Charles Chaplin, Nana de Jean Renoir, Faust de Friedrich Wilhelm Murnau ou encore Ivan le Terrible de Sergueï M. Eisenstein.

    En 1929, l’Aubert-Palace est le premier établissement français à diffuser le premier film entièrement sonore ET (un peu) parlant, Le chanteur de jazz. Malgré des critiques mitigées, le film est un succès public total, restant l’affiche 48 semaines d’affilée ! Devant ce succès les autres grandes salles d’exclusivités parisiennes, mais aussi d’importantes salles de quartier vont s’équiper dès 1929 du système Vitaphone.

    En cette fin de décennie, Louis Aubert est également devenu l’un des plus grands propriétaires indépendants de salles du pays avec Jacques Haik et Léon Siritzky. Mais la crise de 29 l’incite à fusionner, en juin 1930, avec Gaumont et Continsouza, une société spécialisée dans la fabrication d’appareils photographiques, de prise de vue et de projection, sous le nom de Gaumont-Franco-Film-Aubert (G.F.F.A.), qui fera faillite quatre ans plus tard. Le 6 août de la même année débutent des travaux d’agrandissements et d’embellissements. C’est donc une belle salle de 1000 fauteuils qui rouvre le 26 septembre et qui restera l’une des salles emblématiques des grands boulevards parisiens.

    Le 1er septembre 1949, Gaumont devient propriétaire de l’Aubert-Palace qui le rénove en 1951 dans le ton résolument Gaumont (rouge et crème). En 1967, après de nouveaux travaux, la salle change de capacité (730 places) et de nom et s’appelle dorénavant le Lumière-Gaumont. En 1981 Gaumont cède la salle à Jean-Pierre Lemoine, exploitant du cinéma George V, qui la transforme en un complexe de trois petites salles (280, 90 et 80 places). Le succès ne sera pas vraiment au rendez-vous et le cinéma fermera définitivement ses portes le 30 décembre 1987, mettant fin à une aventure de 72 années.

    Pour découvrir la carrière de l'Aubert-Palace d'avant 1943, rendez-vous ICI

     

     

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