• Jacques Tourneur

    Fils du célèbre réalisateur Maurice Tourneur, le franco-américain Jacques Tourneur débute au cinéma en 1931, en France. Il réalise quatre long métrages avant de partir à Hollywood où il exerce en tant que directeur des secondes équipes de tournages.

    Après un bref séjour à la MGM, il est pris sous contrat par Val Lewton, l’un des cadres de la RKO, comme réalisateur de séries B. Le premier film, La féline, est un coup de maître. En raison de son budget serré, Jacques Tourneur prend le parti de la suggestion et du jeu avec les ombres et instille un suspense qui impressionna la critique de l’époque. Le succès est au rendez-vous puisque le film dégagea un très confortable bénéfice pour un film de cette catégorie, de $183 000.

    Suivront deux autres films du même acabit, qui seront également largement rentables. S’il excelle dans le cinéma fantastique, on lui doit également quelques bijoux du film noir, comme le magnifique Out of the past, trois western culte avec Joel Mc Crea et quelques grands films d’aventures, dont l’excellent Flibustière des Antilles, l’un des meilleurs films de pirates du cinéma.

    Il finira sa carrière américaine à la télévision, où il réalisera notamment un épisode culte de La quatrième dimension (Night call). Il revient en France en 1966, où il ne trouvera jamais un producteur pour financer ses projets.

    On lui doit l’une des techniques cinématographiques les plus connues et les plus utilisées, l’effet bus, initiée dans La féline. Technique qui consiste, à la fin d'une scène dans laquelle la tension est montée, à la faire retomber brusquement au moyen de l'irruption d'un élément extérieur, comme un chat qui traverse la pièce. Dans La Féline, c’est un bus qui fait irruption à la fin de la scène où Simone Simon est poursuivie par une présence inquiétante, d’où le nom de cet effet de style.


  •   Année Film  Stars  USA (1)  USA (entrées estimées ) (2)  France
    (entrées)
     Divers   monde (1)
      1931 Tout ça ne vaut pas l'amour Marcel Levesque, Jean Gabin          
      1933 Toto Albert Préjean          
      1933 Pour être aimé Pierre Richard-Willm          
      1934 Les Filles de la concierge Jeanne Cheirel          
      1938 They All Come Out Rita Johnson $224 000  4 148 148     $325 000
      1939 Nick Carter Detective (Nick Carter Master Detective) Walter Pidgeon $276 000  5 333 333      
      1940 Les bateaux condamnés (Phantom Raiders) Walter Pidgeon $285 000  3 769 841     $457 000
      1941 Doctors Don't Tell John Beal          
      1942 La Féline (Cat People) Simone Simon, Jack Holt $360 000  4 232 804  30 358   $535 000
      1943 Vaudou (I Walked with a Zombie) James Ellison, Frances Dee $356 000  3 897 099  17 446   $496 000
      1943 L'homme-léopard (The Leopard Man) Dennis O'Keefe $303 000  3 316 913  16 538   $403 000
      1944 Jours de gloire (Days of Glory) Gregory Peck, Tamara Toumanova $486 000  5 443 548     $791 000
      1944 Angoisse (Experiment Perilous) Hedy Lamar, George Brent $1 215 000  13 608 871  413 932   $2 031 000
      1946 Le Passage du canyon (Canyon Passage) Dana Andrews, Brian Donlevy $2 250 000  19 047 619  1 475 551   $4 263 651
      1947 La griffe du passé (Out of the Past) Robert Mitchum, Jane Greer $1 240 000  10 497 354  90 086   $1 865 000
      1948 Berlin Express (Berlin Express) Robert Ryan, Merle Oberon $950 000  7 539 683  40 904   $1 625 000*
      1949 La vie facile (Easy Living) Jean Arthur, Edward Arnold $551 000  3 696 994      
      1950 Les Fleurons de ma couronne (Stars In My Crown) Joel McCrea, Ellen Drew $1 962 000  19 573 513     $2 146 000
      1950 La Flèche et le flambeau (The Flame and the Arrow) Burt Lancaster, Virginia Mayo $2 737 000  27 305 150  4 287 220 873 747 entrées en Espagne depuis 1965 $5 626 000
      1951 L' Enquête est close (Circle of Danger) Ray Milland      246 670    
      1951 La flibustière des Antilles (Anne of the Indies) Jean Peters, Louis Jourdan $1 420 000  8 505 541  1 618 803   $2 750 000
      1952 Le Gaucho (Way of a Gaucho) Rory Calhoun, Gene Tierney $1 400 000  7 647 766  1 085 074   $2 160 000**
      1952 La féline (Cat People)(Re) Simone Simon, Jack Holt $125 000  682 836     $650 000
      1953 Les révoltés de la Claire-Louise (Appointment in Honduras) Glenn Ford, Ann Sheridan $800 000  6 666 666  698 363    
      1955 Tu seras jugé (Stranger on Horseback) Joel McCrea, John McIntire, John Carradine $700 000  4 678 363      
      1955 Un jeu risqué (Wichita) Joel McCrea, Vera Miles $2 400 000  16 040 100  716 100    
      1956 L'or et l'amour (Great Day in the Morning) Robert Stack, Virginia Mayo, Raymond Burr $530 000  3 799 283  397 556  654 574 en Espagne depuis 1965   
      1957 Poursuites dans la nuit (Nightfall)   $650 000  4 931 528      
      1957 Rendez-vous avec la peur (Night of the Demon) Dana Andrews, Peggy Cummings  $700 000  5 310 876  11 494    
      1958 La cible parfaite (The Fearmakers) Dana Andrews $435 000  3 544 799      
      1959 Tombouctou (Timbuktu) Victor Mature $330 000  2 875 817      
      1959 Frontière sauvage (Frontier Rangers) Keith Larsen, Angie Dickinson      3 665   $650 000
      1959 La bataille de Marathon (Giant of Marathon) Steve Reeves, Mylène Demongeot $1 350 000  11 764 706  1 803 933 690 500 000 lires en Italie (4 442 5000 entrées) $2 735 000
      1964 La comédie de la terreur (The Comedy of Terrors) Vincent Price, Peter Lorre, Boris Karloff, Basil Rathbone $747 000  3 569 892      
      1965 War-Gods of the Deep Vincent Price, Tab Hunter          
                     

     

    (1) Les recettes sont des rentals, c'est-à-dire les recettes perçues par les studios. Celle-ci représentent qu'une partie des recettes globales perçues par les salles. Cette part qui revenait aux studios est variable d'un film à l'autre, d'une année sur l'autre. Par exemple, en moyenne ces rentals représentaient 35% des recettes globales (après déduction des taxes) au début des années 30, alors qu'ils représentent aujourd'hui, en moyenne 50%. Ils comprennent également les pré-réservations.

    (2) Les estimations ont été faites à partir du pourcentage moyen des rentals de chaque année et du prix moyens des places correspondant, et en prenant une moyenne de 10% du prix des billets par les taxes. Malgré cela, cette estimation n'a pas valeur de fiabilité, ne serait-ce que parce que les rentals englobent également les pré-réservations, et ont pour unique but de donner une idée du succès (ou non) des films. En particulier pour des recettes d'époques éloignées qui ne signifie pas grand-chose pour nous, qui sommes, en plus, habitués à parler en entrées.

    * Estimations : $985 000 de pertes pour un coût de production de $1 740 000.

    **Estimations : $1 200 000 de pertes pour un coût de production de $2 240 000

     Chiffres France, source CNC-Fabrice Ferment

     

     


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