• Le Paramount

    Le Paramount

    ©Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

     

    2 Boulevard des capucines, Paris 9°

    Adolph Zukor, qui est à la tête de la Paramount depuis 1914, a débuté dans le cinéma comme exploitant. Il a à cœur depuis toujours d’être le plus indépendant possible dans la distribution de ses films. C’est très logiquement que, dès le début, il se lance dans une véritable politique d’expansion de son parc de salles de cinéma. Ce qui vaudra d’ailleurs au studio, devenu le plus gros propriétaire de cinémas des Etats-Unis, d’être lourdement condamné en 1949 par le gouvernement américain pour violation de la loi anti-trust.

    Au milieu des années vingt, les films américains, de plus en plus cher (déjà), sont de moins en moins souvent rentable sur le seul sol américain. Hollywood se tourne donc vers l’Europe. C’est, à l’instar de la MGM en Grande-Bretagne, dans l’optique de mieux s’implanter sur le marché français, que Zukor achète le Théâtre du Vaudeville, construit en 1868.

    Le cinéma Paramount voit le jour le 24 novembre 1927. Particulièrement luxueux, c’est un véritable palace du cinéma que découvrent les parisiens. D’ailleurs, le slogan du studio le surnomme « Le Ritz des cinémas parisiens ».

    A la pointe de la modernité de l’époque, le Paramount est le premier cinéma équipé de la climatisation. Une climatisation performante et réversible qui plus est. La salle conçue comme un cinéma américain et pour fonctionner à l’américaine, donnera, en parallèle des films, de somptueux spectacles. Il s’y trouve donc une scène de 12 mètres par 8, plus un orchestre de 35 musiciens doté d’un imposant orgue à deux claviers Wurlitzer. Paradoxalement, l’écran est plutôt petit pour une salle de 1903 places assises (strapontins compris) ; 15m².

    La salle adopte donc un style résolument américain et les stars sont régulièrement conviées aux grandes premières. Ainsi Gary Cooper ou Shirley Temple sont sur la scène du Paramount devant un public conquis, voire hystérique. La salle est également la première à instaurer le spectacle permanent, comme les grandes salles new-yorkaises.

    Etrangement, au début de sa carrière, le choix est fait de changer de film chaque semaine. Toutefois, la salle s’adapte et lorsqu’un film est un franc succès elle n’hésite pas à le prolonger, comme ce fut le cas dès 1928 avec Les ailes de William Wellman qui reste quatre semaines à l’écran. Mais, de fait, peu de films dépassent les deux semaines de programmation et rares sont les films à tenir l’affiche plus de trois semaines. Parmi eux, citons Les trois lanciers du Bengale et l’Impératrice rouge (qui reste 5 semaines d’affilées). Il faudra attendre l’Occupation pour voir enfin de longues exclusivités.

    A propos de l’Occupation, la Paramount cède un bail d’exploitation de quatre ans au réputé exploitant Roger Richebé, afin que le cinéma ne soit pas confisqué en tant que bien anglo-saxon. C’est ce qui permettra à la salle de rester ouverte au public.

    Le studio s’investit énormément pour la réussite de ses films en France. Il s’installe dans les studios de Joinville dès 1930 et supervise le tournage de plans de raccords des films américains pour leur exploitation en France. De plus il produit nombres de films français et ne néglige jamais la promotion publicitaire de ses films, qui est souvent, au contraire, conséquente.

    A tout cela, s’ajoute une programmation du cinéma Paramount, intelligente et variée, n’hésitant pas à passer des films de studios concurrents, aussi bien américains que français. Résultat, le succès est foudroyant. Dès 1928, il devient, de loin, le cinéma rapportant le plus d’argent de toute la France, encaissant plus du double que ce que gagne le Gaumont-Palace en 1929. Il le restera toute la décennie, ce malgré l’ouverture et la concurrence de l’Olympia (1930) et du Rex (1932).

    Le Paramount s’équipe en 1954 du système d’écran large Vistavision, idéal pour un film comme Les dix commandements, qui reste 32 semaines à l’affiche ! Contrairement à d’autres salles de l’époque, la fréquentation reste très bonne dans les années soixante. Elle ajoute donc une deuxième salle dans les sous-sols en 1972. Le complexe devient le Paramount-Opéra. L’année suivante la salle originale est divisée en deux, puis en quatre en 1978. Depuis 1982, c’est un complexe de 7 salles dont le succès ne se dément pas. Le multiplexe a intégré le circuit Gaumont en 2008 sous le nom de Gaumont-Opéra côté Capucines. Il est depuis octobre dernier fermé pour des travaux prévus pour trois ans.

     

     

    Le Paramount

    ©Robert Lydie

     

     

     

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