• En 1935, la situation semble légèrement s’améliorer. La Cinématographie française annonce le chiffre de 220 millions d’entrées enregistrées dans le pays, soit 12 millions de plus que l’année précédente (Colin Crisp estime pour sa part, à 210 millions, le nombre d’entrées pour cette année-là). Sauf qu’en terme de recettes, ce n’est pas particulièrement réjouissant. Le prix des places a en effet stagné, et même baissé pour de nombreuses salles. Ainsi les recettes qui étaient de 832 millions de francs pour l’année 1934, sont estimées entre 750 à 925 millions, selon les sources (880 millions pour La cinématographie française). Bref, une éventuelle hausse des entrées sans réelle hausse des recettes.

    Au-delà des apparences, 1935 s’avère donc tout aussi mauvaise que 1934. D’autant que Paris perd un million d’entrées et 6.5 millions de francs de recettes (313.75 millions contre 320.25 millions), si l’on en croit les données de l’APHP. Un coup dur quand on sait l’importance que revêt la capitale dans le box-office de l’époque (un gros tiers des recettes nationales quand même).

    Comme en 1934, avec un tel ratio entre Paris et la province, il était dès lors très difficile, voire impossible, pour un film de faire un gros score s’il n’était pas un succès ou inédit à Paris, tandis qu’un autre pouvait tout de même atteindre un million ou plus d’entrées même si le film n’était un succès uniquement dans la ville lumière. Or il semble certain, et l’étude de Colin Crisp tend à le démontrer, qu’il y avait de réelles différences de goût entre le public de province et celui de la capitale.

    Et comme l’année précédente il y a finalement peu de gros succès cette année-là et il faudra attendre l’année suivante pour voir la tendance s’inverser. D’autant que les 210-220 millions d’entrées englobent également les entrées des cinémas d’actualité.

    Véritable phénomène de la décennie, leur nombre explose au milieu des années trente. Des circuits entiers voient le jour ; Les Cinéac, les Cinéphone, les Ciné journal et sur Paris on voit également les Ciné-Paris-Soir. Ces salles projettent les actualités filmées ainsi que des documentaires en spectacle permanent de 9h30 à 2h du matin 7 jours sur 7. Les prix sont attractifs et le public en est friand. A Paris, ces salles (environ une quinzaine) dépassent toutes les 250 000/300 000 entrées annuelles. En 1935, le Cinéac-Montparnasse attire à lui seul 1 114 503 spectateurs ! Et ce phénomène est de même ampleur dans tout le pays.

    Vous avez des questions, des remarques, des informations, des objections, vos propres estimations ? Vous êtes surpris de certaines estimations ? Vous êtes d’accord, pas d’accord, intrigué par ces chiffres ? N’hésitez pas à commenter, cette rubrique se veut avant tout ludique et prétexte à échanger.


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