Le Studio 28 ouvre ses portes le 10 février 1928 (d’où son nom). Cette petite salle de 337 places, située dans une rue peu passante deviendra toutefois célèbre avec la projection en première exclusivité du film très controversé L’âge d’or de Lui Buñuel en 1930. Film qui déclencha la fureur de groupuscule d’extrême droite qui saccageront la salle le soir de la première, occasionnant pour 80 000 Frs de dégâts. Cette affaire deviendra même politique et finira par la censure du film, jusqu’en 1981 !

Malgré cette médiatisation, les recettes ne décolleront pas et la salle sera revendue en 1932. Jusqu’à la fin de la décennie, elle ne jouera que des films américains, souvent des comédies. Elle ferme au début de la guerre et ne rouvrira que le 19 février 1941, en tant que salle de quartier.

Le Studio 28 change de propriétaire en 1948 qui bénéficie du soutien de Jean Cocteau, qui dessine les les luminaires d’une salle entièrement transformée de 212 fauteuils et inaugurée en février 1950. Cocteau décrit ainsi ce nouveau cinéma ; « a salle des chefs d’œuvre, le chef d’œuvre des salles »

Le cinéma devient peut-être la salle d’art et d’essai la plus réputée de la capitale. La salle est modernisée en 1993, avec une nouvelle capacité de 170 places et on peut l’apercevoir dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain.

Le Studio 28 fait malheureusement parti des salles pour lesquelles l’Assistance Publique dispose de peu de données. Uniquement des recettes, seulement annuelles, à l’exception de la période 1936-1938.

Au milieu des années trente la salle proposait seulement trois séances par jour, sept jours sur sept.