• Le classement est basé sur les recettes enregistrées entre le 1er janvier et le 31 décembre 1927 dans les principales salles du pays que Variety publiait chaque semaine. Sont donc présents quelques films de l’année précédente, sortis généralement en fin d’année et qui continuaient leur exploitation. Aussi, en plus de la recette annuelle, est indiqué dans la colonne de droite le cumul de l’exploitation en cours. Ce total n’inclut pas les éventuelles reprises. Les studios indiqués sont ceux des distributeurs.

    1927 est une année particulièrement intéressante, tant du point de vue du box-office, que par la qualité des films, mais avant tout car c’est une année clé dans l’histoire du cinéma puisqu’il devint parlant.

    Quelques chiffres : 5825 recettes hebdomadaires (1600 de plus qu’en 1926) de 112 salles (augmentation de 32 salles) réparties dans 28 villes répertoriant 816 films ont été compilées. Ces seules salles ont récolté plus de $80.4 millions à elles seules, soit 25 millions de plus que l’année précédente.

    Comme pour les années antérieures, tous ces chiffres sont issus de mes recherches personnelles et ont auparavant été publié sur l'excellent blog de mon ami Renaud Soyer, http://www.boxofficestory.com/, et avec sa collaboration. Je le remercie d'avoir bien voulu que je reprenne cette publication sur mon blog.

    Très bonne lecture.

    Laurent Aumaitre

     

     

    TITRE

    RÉALISATEUR

    SORTIE
     USA

     RECETTE
    1927

     RECETTE CUMULÉE

    DE L'EXPLOITATION

     1

    AU SERVICE DE LA GLOIRE
    WHAT PRICE GLORY

    RAOUL WALSH

    23.11.26

    2 112 268 $

    2 278 691 $

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10 Un film FOX avec Edmund Lowe, Victor McLaglen, Dolores del Río

     

     Sergents des Marines américains Quirt et Flagg sont rivaux romantiques invétérés sur des missions en temps de paix en Chine et aux Philippines. En 1917 ils sont mutés en France, où Flagg, maintenant capitaine tombe amoureux de Charmaine, la fille de l'aubergiste. Bien sûr, quand il voit arriver Quirt, cela gâche son plaisir. Mais les dures réalités de la guerre et la menace d'un mariage forcé donnent aux deux hommes une cause commune.
     
     
    Ce mélange de comédie et de film de guerre, adapté d'une pièce de Maxwell Anderson et Laurence Stallings, fut à sa sortie le plus gros succès de l'histoire de la Fox. Il consacra Victor McLaglen, Edmund Lowe et Dolores Del Rio en tant que star. Bien que muet, il fut le premier film sonore et musical du studio qui inaugura ainsi son propre système, le Movietone.
    Le succès fut tel que le film eut deux suites (en 1929 et 1931), un remake réalisé par John Ford en 1952, deux feuilletons radiophoniques (avec McLaglen et Lowe, en 1941 et 1942) et un remake non officiel (avec les mêmes stars masculines, en 1942).
    Raoul Walsh ne lésina pas sur le spectaculaire, notamment sur les explosions qui endommagèrent plusieurs maisons aux alentours du tournage (la Fox dut payer $70 000 de dommages et intérêts) et qui coûtèrent la vie à un figurant.


     

    2

    LA GRANDE PARADE
    THE BIG PARADE

    KING VIDOR 05.11.25

           1 805 551 $

              4 835 710 $

     THE BIG PARADE - BOX OFFICE 1926

    Un film MGM avec John Gilbert, Renée Adorée

     

    Lorsqu'il assiste à une parade militaire, Jim Apperson, fils d'un riche industriel au tempérament oisif et peu engagé, pense avoir enfin trouvé sa vocation. Il s'enrôle immédiatement dans l'armée et s'embarque pour la France, où la Première Guerre mondiale fait rage. Là, le courage et le dévouement cèdent rapidement la place à la désillusion et à la peur. Seule sa rencontre avec une jeune paysanne, Mélisande, illumine son quotidien. Mais Jim, appelé au combat, ne peut rester auprès d'elle. Blessé au cours des affrontements, il apprend quelque temps plus tard que le village de sa belle a été entièrement dévasté. Bouleversé, Jim entreprend de la rejoindre.

     

    Présent dans le top 50 annuel depuis trois années consécutives, « La grande parade » n'en finit pas d'engranger les dollars. Après avoir été le plus gros succès de 1926, il est enfin diffusé au niveau national et réalise encore une recette impressionnante pour l'époque.

     3

    LE ROI DES ROIS
    KING OF KINGS

    CECIL B.DE MILLE

    19.04.27

    1 206 270 $

                 1 773 970 $ 

    Un film Pathé avec H. B. Warner, Dorothy Cumming

     

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10

     

    À l'heure où naît Jésus dans une étable de Bethléem, le peuple de Judée est sous la domination romaine. C'est dans une atmosphère de révolte latente contre la tyrannie que grandit le Christ, entouré de l'amour de Marie et de Joseph. Jean-Baptiste, le prophète du désert, prêche la non-violence. Jésus se fait baptiser par lui. Tandis que le nouveau gouverneur romain de Judée, Ponce Pilate, vient prendre possession de sa charge, Jean-Baptiste est décapité par ordre de Hérode qui espère ainsi obtenir les faveurs de la perfide Salomé. Petit à petit, le Christ se fait connaître du peuple. Un jour, il entre à Jérusalem, acclamé par une foule grouillante de fidèles, tandis que la garnison romaine est occupée à écraser une insurrection conduite par Barabbas.

     

    Ce film, qui raconte la dernière semaine de la vie de Jésus et sa résurrection, est le plus gros succès de l'expérience de Cecil B. DeMille comme producteur indépendant. Avec un gros budget de $1 265 283,95, DeMille livre un film spectaculaire, doté de costumes somptueux et de décors grandioses. À ce titre David O Selzncick racheta le Temple de Jérusalem construit pour le film. Il se servit de la porte géante de ce décor pour son film « King Kong » en 1933, puis utilisa tout le décor pour « Le jardin d'Alla » en 1936 et enfin le brûla en tant qu'entrepôt de munitions d'Atlanta dans « Autant en emporte le vent ».
    DeMille avait instauré sur le plateau une ambiance religieuse ; chaque jour, à la fin du tournage, il y avait une prière collective et personne ne devait adresser la parole à H.B. Warner, interprète de Jésus, lorsqu'il était en costume de son personnage, en dehors des prises de vues. Un jour, alors que Warner arrivait bras dessus bras dessous avec l'actrice Sally Rand, avec qui il avait une liaison, DeMille pris le mégaphone et dit « Mlle Rand, laissez mon Jésus seul je vous prie ! Si vous devez baiser quelqu'un, baisez Ponce Pilate ! »
    La séquence d'ouverture et la scène de la résurrection furent tournées en technicolor bicolor.
    Ce fut le premier film projeté au célèbre Grauman's Theatre d'Holywood Boulevard.

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10

     

    4

    L'HEURE SUPREME
    SEVENTH HEAVEN

    FRANK BORZAGE

    19.04.27

          1 181 863 $

        1 318 563 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10 Un film FOX avec Janet Gaynor, Charles Farrell

     Les soeurs Vulmir vivent à Montmartre dans des conditions sordides : Nana, l’aînée, alcoolique, fouette sa sœur Diane. Les seuls parents des deux orphelines, Oncle George et Tante Valentine, arrivent à l’improviste avec l’intention de prendre en charge le destin de leurs nièces. comme ils s’enquièrent de leur moralité, Diane avoue la vérité : ils rebroussent chemin, scandalisés. Nana, furieuse, le fouet à la main, pourchasse Diane à travers les rues et tente de l’étrangler. Chico, un égoutier, intervient in extremis et maîtrise Nana, qui s’enfuit. Diane tente de se suicider avec un couteau, mais Chico lui sauve la vie une nouvelle fois. Alors que Nana dénonce sa sœur à la police, Chico prend Diane sous sa protection en affirmant qu’elle est sa femme. Jusqu’au contrôle de ses dires, la jeune fille doit s’installer chez lui. Commence alors une autre vie dans la mansarde sous les toits, havre de paix et paradis loin du cauchemar...

    Ce fut une grande année pour la Fox qui produisit deux des plus gros succès de l'année, mais aussi deux chefs d'œuvres du 7ème art (il y aura « L'aurore » de Murnau). Elle s'impose enfin comme un studio majeur. Le succès de « L'heure suprême » à l'international est considérable. Si on en croit Variety, il fut le 13ème plus gros succès mondial du muet avec 2,5 millions de dollars engrangés par le studio, ce qui rentabilisa amplement son imposant coût de 1,3 million de dollars. Le film fera de Janet Gaynor et de Charles Farrell des stars du jour au lendemain. Gaynor sera même l'une des stars majeures des 10 années à venir et sera souvent citée comme la successeure de Mary Pickford.
    Les deux acteurs tomberont amoureux sur le tournage et ne tourneront pas moins de 12 films ensemble en seulement trois ans, dont trois dirigés par Frank Borzage.
    Cette adaptation d'une célèbre pièce de Broadway (704 représentations) sera également un immense succès critique, et l'événement de la première cérémonie des Oscars. C'est ainsi que le film est nominé pour 5 Oscars, en obtient 3 (actrice, scénario et réalisateur). Janet Gaynor devient ainsi la première actrice oscarisée, mais restera également la plus jeune jusqu'en 1986.
    La Fox sortira une version sonore, musicale et contenant même une partie parlante cinq mois plus tard, soit un petit mois avant « Le chanteur de jazz ». Toutefois, étant sorti d'abord muet, l'histoire (et surtout la promo de la Warner) retiendra que « Le chanteur de jazz » est le premier film parlant du cinéma.
    Henry King fera un remake du film en 1937, avec James Stewart, sans succès. Il sera ensuite adapté à la radio en 1938, à la télévision en 1953 et en comédie musicale en 1955.

    5

    BEAU GESTE

    HERBERT BRENON

    28.08.26

          1 112 911 $

              1 708 926 $ 

    BOX OFFICE USA 1926Un film PARAMOUNT avec Ronald Colman

     

    Beau Geste et ses frères John et Digby sont élevés par leur tutrice, Lady Brandon. Pour donner à ses pupilles la meilleure éducation, celle-ci vend, à l'insu de son époux, " l'Eau bleue ", un saphir qu'elle remplace par une imitation. Soucieux d'éviter à sa bienfaitrice la colère de Lord Brandon, Beau vole la fausse pierre, et s'engage dans la Légion où ses frères le suivent bientôt. Beau, John et Digby commettent l'imprudence de parler du saphir devant Rasinoff, une crapule qui s'empresse d'informer un sergent brutal, Markoff. Ce dernier envoie Digby à Fort Tokotu et Beau et John à Fort Zinderneuf dont il prend le commandement. Le fort est attaqué par des rebelles et, à la faveur des combats, Markoff tente de s'emparer de " l'Eau bleue".

     

    Cette adaptation du célèbre roman de Percival Christopher Wren (1924) connut un immense succès critique et public et reste une référence du film d'aventure sur la Légion étrangère. Il eut deux suites, « Beau sabreur » et « Beau ideal », qui étaient également des suites du roman, toutes deux écrites par Wren. La Paramount produira, avec beaucoup de succès, un remake parlant de son film en 1939 avec Gary Cooper, et réalisé par William A. Wellman. La Universal adaptera le roman à son tour en 1966.

      

    6

    VAINCRE OU MOURIR
    OLD IRONSIDES

    JAMES CRUZE

    06.12.26

           956 798 $   

                      1 434 461 $   

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10 Un film PARAMOUNT avec Charles Farrell, Wallace Beery, George Bancroft

     

    Au début du 19ème siècle, la frégate USS Constitution, surnomée Old Ironsides, part comme navire amiral de l'escadre Américaine pour l'Europe pour protéger les navires marchands contes les attaques des pirates qui hantent la Mer Méditerranée. Pendant ce temps, un jeune homme désireux de devenir marin s'engage sur l'"Esther" un navire marchand en route pour la Méditerranée. L'Esther et L'USS Contitution seront tout deux impliqués dans un grande bataille contre les pirates.


    La Paramount voulait faire pour le film d'aventure maritime et de pirate, ce que « La caravane vers l'Ouest » avait fait pour le Western : imposer le mètre étalon du genre. Elle mit les moyens pour réussir : James Cruze à la réalisation, filmé dans un procédé d'écran large (le Magnascope), Wallace Beery au casting (il avait déjà joué dans « L'aigle des mers ») et bien sûr, gros budget. James Cruze poussa le réalisme au point d'acheter un vrai navire afin de le brûler et de le couler. Bien qu'un peu oublié aujourd'hui, le réalisateur livre l'un des meilleurs films du genre, réaliste et spectaculaire.

    7

    QUAND LA CHAIR SUCCOMBE
    THE WAY OF ALL FRESH

    VICTOR FLEMING

    25.06.27

            859 900 $    

          859 900 $    

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10 Un film PARAMOUNT  avec Emil Jannings, Belle Bennett

     

     Aux Etats-Unis au début des années 1900 à Milwaukee, dans le Wisconsin, un employé de banque, August Shiller, heureux dans son travail et sa famille, est chargé de transporter des titres importants en valeurs immobilières à Chicago. Dans le train, il rencontre une séductrice blonde qui le convainc de lui acheter une bouteille de champagne et l'emmène dans sa berline. Le lendemain matin, il se réveille seul dans une chambre délabrée, sans les titres.

     

    Succès public et critique, ce film imposa définitivement Victor Fleming, qui réalisait des films depuis 1919, comme un réalisateur de premier plan.
    C'est également le premier film américain d'Emil Jannings. Né d'un père américain et d'une mère allemande, il monte sur les planches en 1915, où il rencontre Ernst Lubitsch, alors acteur. Il devient une star en Allemagne aux côtés de Pola Negri dans « Les yeux de la momie » en 1918 et dans « Madame DuBarry » l'année suivante. Puis, au cours des années vingt, il connait plusieurs succès aux États-Unis qui font de lui une vedette auprès des Américains. Rejoindre la Paramount est la consécration. La première cérémonie des Oscars est l'occasion de rendre hommage à son immense talent, puisqu'il obtiendra l'Oscar du meilleur acteur pour ce film et, cas unique dans l'histoire des Oscars, pour « Crépuscule de gloire » sorti en 1928.
    « Quand la chair succombe » est aujourd'hui perdu, ce qui en fait le seul film oscarisé dans ce cas.

    8

    LE ROMAN DE MANON
    WHEN A MAN LOVES

    ALAN CROSLAND

    03.02.27

         795 199  

                855 699 $          

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10  

     

    Un film WARNER BROS avec John Barrymore, Dolores Costello

     

    Le Chevalier Fabien des Grieux, un aventurier, se bat pour sauver une jeune fille de la prostitution, Manon Lescaut.


    Après le succès de « Moby Dick », la Warner reforme à l'écran le couple Barrymore-Costello pour cette adaptation de « Manon Lescaut » de l'Abbé Prévost. Barrymore joue ainsi dans le dernier des trois films de son premier contrat avec le studio.
    Bien que muet, le film est doté d'une bande originale qui enthousiasma aussi bien le New York Times que le public.
    Myrna Loy est figurante dans le film, comme prisonnière, et le directeur de la photo est le futur réalisateur Byron Haskin.

     

    9

    THE BETTER OLE

    CHARLE REISNER

    07.10.26

          741 412 $  

                 1 246 106 $  

    BOX OFFICE USA 1926 TOP 11 A 20Un film WARNER BROS avec Syd Chaplin

     

    Old Bill (Syd Chaplin)  soldat Britannique durant la première guerre en France est affecté dans un village français. Il découvre que le commandant est un traitre de mèche avec l'aubergiste local. Les deux tentent de l'empoisonner mais échouent et Old Bill possède une photo preuve de la trahison du commandant.

     

    Ce film dont nous avons déjà parlé dans le top 50 de 1926 (il était à la 15e place) contient le premier mot sonore prononcé dans l'histoire du cinéma. Il s'agissait de « coffee ». 

    Cette seconde adaptation d'une célèbre pièce anglaise (811 représentations à Londres et 353 à New York), elle-même inspirée d'une bande dessinée, est le plus gros succès de Syd Chaplin, petit frère de Charlie, et le deuxième film entièrement sonorisé.

    Fondée en 1922, par les quatre frères Warner, la Warner Bros connait des débuts forts difficiles. Pour tout dire, très endetté, le studio est au bord de la faillite seulement trois ans après sa fondation. Pourtant Sam Warner, convaincu que l'avenir du cinéma est parlant, obtient un prêt en avril 1925 pour acheter une petite société en difficulté, la Vitagraph, qui a mis au point un procédé de synchronisation du son et de l'image. Sa ténacité se révèle payante puisqu'en seulement deux mois, la Warner produit deux films millionnaires, ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant.

     

    10

    DON JUAN

    ALAN CROSLAND

    06.08.26

    739 822 $

               1 924 149 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 10

     

     Un film WARNER BROS Avec John Barrymore, Mary Astor

     

    S'il était une chose que Don Juan de Marana apprenait de son père don Jose, c'était que les femmes lui donnaient trois choses : la vie, la désillusion et la mort. Dans les différents cas de son père, il y avait sa femme, donna Isobel, et donna Elvira qui était la dernière. Don Juan qui vivait à Rome, participait à l'université de Pise. Rome était mené par la famille Borgia : César, Lucrèce et le comte Donati. Juan conquit beaucoup de cœurs, mais le seul qu'il n'arrivait pas à conquérir le hantait.

     

    L'engouement pour ce film (cf top 50 de 1926) fut tel que lors de sa première, le 5 août 1926 au soir, au Warner de New York, le prix de la place était de $10 ! À l'époque, pour une première, les prix oscillaient entre $2 et $3. Il fut également le premier film dont le prix en exclusivité sur Broadway dépassait les $3 pour les séances du soir, avec $3,3, les places s'échangeant parfois à plus de $5 lorsque la salle était complète. Pour donner une idée, le prix moyen d'une place à l'époque était d'environ 30 cents. On comprend mieux dès lors comment le film put rapporter $13 787 sur le seul week-end de sa sortie.

     

     11

    LA CHAIR ET LE DIABLE
    FLESH AND THE DEVIL

    CLARENCE BROWN

    25.12.26

    735 612$

    737 112 $

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film MGM avec John Gilbert, Greta Garbo

     Nous sommes en Europe centrale, à la fin du siècle dernier. Deux jeunes officiers, amis d'enfance, Léo et Ulrich, fréquentent le salon du comte de Rhaden, dont l'épouse, Félicitas, d'une grande beauté, les fascine l'un et l'autre. Léo succombe le premier à son charme. Il provoque en duel le comte et le tue. Mais il doit s'expatrier, laissant la belle veuve en compagnie d'Ulrich, qui l'épouse. Des années passent. Léo rentre d'Amérique et renoue avec son ancienne liaison. Ulrich s'en aperçoit, et c'est le drame. Un nouveau duel va avoir lieu. Mais cette fois, le pire est évité : les deux hommes se réconcilient tandis que Félicitas meurt opportunément noyée.
     
    Greta Garbo détesta ce film, adapté d'un roman d'Hermann Sudermann, pour des raisons personnelles. En effet, après avoir enchaîné deux tournages, elle était fatiguée et jouer dans ce film l'empêchait de se rendre à l'enterrement de sa sœur récemment décédée d'un cancer. Elle tenta donc de refuser de faire le film, mais la réponse de Mayer fut sans appel : si elle partait en Suède, c'était le procès.
    Ce film fut pourtant capital dans la carrière de Garbo. Son immense succès international la propulsa au rang de méga star et imposa auprès du public son image de femme fatale. Ce fut également son premier film avec Clarence Brown avec qui elle adora travailler et qui la dirigera à six autres reprises. Brown qui signe là un pur bijou de mise en scène, jouant sur la lumière et les ombres (la scène de la cigarette durant laquelle les deux acteurs sont apparemment éclairés depuis la main de Gilbert, est à ce titre restée célèbre et a fait école).
    Mais si le film eut d'autant d'importance pour Garbo, c'est qu'il s'agit de sa rencontre avec John Gilbert, qui la vit pour la toute première fois au moment de tourner la scène de la gare. Ce fut le coup de foudre immédiat et la passion dégagée par le couple à l'écran n'est pas feinte. Selon des témoins, après le tournage d'une scène romantique, Brown ne prononça pas le mot « couper » faisant signe aux techniciens de quitter discrètement le plateau afin de les laisser seuls un moment. Cette passion signera malheureusement la perte de Gilbert, mais j'aurai l'occasion d'en reparler.
    À l'origine, la MGM avait proposé le rôle à Lilian Gish, mais celle-ci étant payée un million de dollars par film à l'époque fut finalement jugée trop chère, alors que Garbo n'était payée par le studio que $450 la semaine de tournage. Après ce film, la star suédoise renégocia son contrat et devint l'actrice la mieux payée du studio, ce qui fut une jolie revanche pour elle.


     

    12

    LES NUITS DE CHICAGO
    UNDERWORLD

    JOSEF VON STERNBERG
    20.08.27

           735 400 $

              753 300 $

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film PARAMOUNT avec George Bancroft, Evelyn Brent

    Bull Weed est un des chefs de la pègre à Chicago. Il a pris sous sa protection un ancien avocat ruiné par l'alcool, véritable épave surnommée Rolls Royce. L'homme est amoureux de la compagne du gangster, Lucy McCoy, surnommée Poule, et pour elle il va tout faire pour redevenir un être normal. Buck Mulligan est le rival de Bull Weed et les deux gangsters n'arrêtent pas de se jouer des tours pendables. La petite amie de Mulligan est jalouse de Lucy qui intéresse beaucoup son amant. Lors du " Bal du Milieu ", Buck tente de séduire Lucy. Prévenu par la petite amie jalouse, Bull pourchasse son rival et le tue. Bull est arrêté, incarcéré et finalement condamné à être pendu. Lucy McCoy et Rolls Royce, bien qu'attirés l'un vers l'autre, ne veulent pas trahir la confiance de Bull Weed. Le plan d'évasion mis au point par Rolls Royce et exécuté par la bande de Weed échoue. Persuadé qu'il a été trahi, Bull réussit à s'évader et va se terrer dans son repaire et décide de se venger. 

    Né à Vienne en Autriche, Sternberg émigre aux États-Unis à l'âge de 14 ans. Il est embauché dans une entreprise de nettoyage et de réparation d'épreuves de film en 1915. C'est là qu'il rencontre le réalisateur français Émile Chautar qui l'embauche comme assistant-réalisateur sur « Le mystère de la chambre jaune » en 1919, et lui apprend le métier.
    Six ans plus tard, Sternberg réalise « The salvation hunters », film expérimental et qui est peut être le premier film indépendant américain. L'année suivante, il réalise « The seagul » avec Edna Purviance et produit par Charlie Chaplin, mais le film ne sortira jamais et sera détruit par Chaplin lui-même. Puis il se fait virer de la MGM pendant le tournage de « La rose du ruisseau » avant d'échouer à la Paramount qui lui laissera exprimer sa créativité. Et bien lui en a pris. Premier film pour le studio, premier chef-d'œuvre, et premier gros succès de Sternberg, « Les nuits de Chicago » est considéré comme le premier film noir du cinéma (même si le terme n'existait pas encore), et lança la mode du film de gangsters. Toutefois, de par son esthétisme, sa photo, les décors et les costumes, on est loin de ce que deviendra le genre quelques années plus tard, avec les codes imposés par les films de la Warner.
    Le film consacra également George Bancroft en tant que star à l'âge de 45 ans. Ce dernier faisait du théâtre depuis l'âge de 19 ans, mais ne s'était intéressé au cinéma que depuis deux ans.

     13

    MARINE D'ABORD 
    TELL IT TO THE MARINES

    GEORGE W.HILL

    23.12.26

    733 330 $

                 740 952 $ 

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film MGM avec Lon Chaney, William Haines, Eleanor Boardman

     

    L'histoire d'une jeune recrue, Skeet Burns, qui vient de débarquer à San Diego pour s'engager dans le dur corps des marines et faire le lent apprentissage des règles et codes de l'armée, grâce au sergent-instructeur O'Hara, rigide et discipliné.

     

    Ce film, dont le titre fait référence à un célèbre slogan de la Royal Navy tombé dans le langage courant de l'époque (réponse donnée lorsqu'on nous raconte des foutaises), est le premier du cinéma à avoir été réalisé avec la coopération du corps des Marines des États-Unis.
    Le général Smedley D. Butler fut consultant sur le tournage et devint un ami proche de Lon Chaney, qui interprète pour la première fois au cinéma le personnage du sergent instructeur gueulard et vachard, devenu depuis un incontournable du film de guerre. Chaney joue également pour la première fois sans maquillage et livre peut-être sa meilleure prestation, éclipsant celle de William Haynes, pourtant impeccable. L'interprétation de Chaney était tellement réaliste qu'il fut le premier acteur à obtenir une adhésion honorifique au Corps des Marines.
    Ce fut peut-être le plus gros succès de Lon Chaney et le film préféré de l'acteur.
    Une légende veut que le film boosta l'enrôlement chez les Marines. En tous cas, le film dut leur plaire puisque Chaney eu droit pour son enterrement trois ans plus tard à un aumônier militaire, ainsi qu'à une garde d'honneur.

     

    14

    LE PETIT FRERE 
    THE KID BROTHER

    TED WILDE

    22.01.27

          712 625 $

        712 625 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film PARAMOUNT avec Harold Lloyd

     Harold Hickory est le malingre troisième rejeton du shérif de Hickoryville qui fait régner en compagnie de ses deux autres (costauds) fistons, la justice et l'ordre dans un petit village du Far West. Sa gaucherie, sa fragilité et sa faiblesse physique sont compensées par une incroyable ingénuosité et une étonnante débrouillardise. Et c'est ainsi qu'il ne laisse guère indifférent la délicieuse Mary Powers qui accompagne, un peu contre son gré, deux aigrefins vendant un élixir.

    Hommage à « David l'endurant », célèbre comédie de 1921 signée Henry King, ce film fut longtemps le favori d'Harold Lloyd. Voulant toujours plus de gags dans ses films, il n'embaucha pas moins de 8 gagmen pour élaborer le scénario.
    Bien que signé Ted Wilde, le film fut en fait réalisé par Lewis Milestone pour moitié, avant d'être viré par Lloyd qui le remplaça de fait.

     

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20

     

    15

    BEN HUR
    BEN HUR A TALE OF THE CHRIST

    FRED NIBLO

    30.12.25

            665 030 $

            2 133 008 $ 

    BEN HUR - BOX OFFICE 1926Un film MGM Avec Ramon Navarro

    Jérusalem, au 1er siècle. Judah Ben-Hur est condamné, ainsi que sa famille, par son ami Messala, pour avoir refusé de collaborer avec l'occupant romain. Il sera adopté par un soldat romain, Quintus Arrius. Ils se retrouveront au cirque lors d'une course de chars. Au départ de la course, Messala arrive avec un char équipé de longues pointes. La course est acharnée, Messala étant le plus menaçant. Il oblige Ben-Hur à se livrer à différents exploits pour rester debout sur son char.À la suite d'un accrochage violent entre leurs deux chars, Messala tombe, est piétiné par ses propres chevaux et les chevaux des autres chars. Ben-Hur gagne la course.Esther retrouvera la sœur et la mère de Ben-Hur qui sont, hélas, atteintes par la lèpre, maladie incurable à l'époque, mais elles seront guéries grâce à un miracle de Jésus lors de sa crucifixion.

    Des moyens sans précédent furent investis dans la production du film. Des décors gigantesques, des milliers de figurants, près de quatre millions de dollars de budget (record qui tiendra près de 15 ans, jusqu'à la sortie d'« Autant en emporte le vent » ; un film coûtait à la MGM en moyenne $158 000 à l'époque), le tournage fut à l'image du film : épique. Débuté en octobre 1923 à Rome dans le but de réduire les coûts, il s'avère un calvaire. La production a de nombreux problèmes avec les syndicats ouvriers italiens, le réalisateur Charles Brabin est remplacé, ainsi qu'une partie du casting (dont le rôle vedette George Walsh par Ramon Novarro) et de nombreux incidents (dont des sabotages) ont lieu sur le plateau. Puis lors du tournage de la scène de combat des galères (reconstituées grandeur nature), un incendie ravagea les navires tuant plusieurs personnes. Afin d'éviter les poursuites pénales, la production fut immédiatement rapatriée à Hollywood. Ce qui n'empêcha pas le studio de conserver les images filmées de l'incendie au montage.
    C'est donc à Hollywood que fut tournée la fameuse séquence de la course de chars. Pour ce faire, 42 caméras furent employées (dont certaines enfouies dans le sable). À l'époque, une caméra coûtait une véritable fortune, et la MGM, qui réquisitionna toutes celles qu'elles possédaient, dut en emprunter à d'autres studios. Cette scène, parmi les plus spectaculaires du cinéma, fut entièrement reconstituée plan par plan dans le remake de 1959, ce qui démontre à quel point elle était efficace. Le film ne coûtant sans doute pas assez cher, le studio décida de tourner la scène de Jésus en couleur. L'un des assistants de cette scène n'était autre que William Wyler, réalisateur du remake aux 11 oscars.
    Malgré son succès colossal (plus gros succès mondial de la décennie), et en raison de son coût, le film fut déficitaire de $698 000. Il faudra attendre la reprise sonorisée du film en 1931 pour que le studio fasse enfin des bénéfices de $81 000.

      

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    LA DAME AU CAMELIA
    CAMILLE

    FRED NIBLO

    18.12.26

          617 802  

                      624 802 $   

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film FIRST NATIONAL avec Norma Talmadge et Gilbert Roland

     

    Ce drame romantique est basé sur l'histoire "La Dame Aux Camélias," de Alexandre Dumas fils. Armand Duval est amoureux de Marguerite Gautier (Camille), une célèbre courtisane parisienne. Lorsque Armand abandonne sa famille et sa carrière pour elle, son père la persuade de renoncer à lui, et revient à sa vie de débauche. En visite dans un club de jeux, Armand la trouve avec le Comte De Varville et la dénonce devant la foule. Abandonnée, seule, Marguerite va vers son destin.

     

    Adaptation du célèbre roman d'Alexandre Dumas fils sorti en 1848 et devenu pièce de théâtre quatre ans plus tard.
    Ce dernier film de Norma Talmadge pour la First National marque le début du déclin de sa carrière. Tombant amoureuse de son partenaire, Gilbert Roland, elle demanda le divorce à son mari, le producteur Joseph Schenck. Celui-ci accepta à contrecœur, mais refusa de rompre le contrat qu'ils avaient signé ensemble pour la United Artists, dont il était devenu le patron. Il continua donc de produire ses films, mais des problèmes de distribution que connaissait alors le studio s'ajoutèrent à cette situation, et son film suivant « The Dove » fut un échec.

     

    Il existe une copie partielle du film

    17

    CHANG UN DRAME DE LA VIE SAUVAGE
    CHANG

    MERIAN COOPER ET ERNEST B.SHOEDSCHAK

    29.04.27

            612 425 $     

          612 425 $    

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film PARAMOUNT  - Documentaire

    Kru vit au milieu de la jungle du Siam, dans une petite maison sur pilotis qu'il a construite lui-même. Sa femme, Chantui, son garçon Nah, sa fille Ladah, le bébé dans son berceau et le singe Bimbo composent la famille. Mais les bêtes sauvages rôdent et attaquent les chèvres, les veaux, les buffles. Kru retourne donc dans son village demander de l'aide pour organiser une battue : une panthère et deux tigres sont tués. La famille revit en paix. Cependant, Kru a capturé un bébé « Chang » (un bébé éléphant) et l'a attaché à sa maison. La maman éléphant, furieuse, revient chercher son petit et démolir la maison. Toute la famille fuit dans la jungle jusqu'au village. Et là, c'est l'attaque des éléphants sauvages qui détruisent tout sur leur passage ! Mais Kru et ses compagnons vont piéger les éléphants et les poursuivre jusqu'au moment où ils les enferment dans un immense enclos : les éléphants sauvages, captifs, vont être utilisés par les hommes à des travaux de force : celui de Kru, par exemple, abat un tronc d'arbre. La maison va être reconstruite, la paix est revenue dans la jungle.

    Sorte de docu-fiction entièrement tourné en Thaïlande durant 18 mois par les futurs créateurs de « King Kong ». L'enthousiasme et l'intrépidité des deux réalisateurs inspirèrent d'ailleurs le personnage du producteur Carl Dehnam de ce dernier.
    La majorité du film n'est rien d'autre qu'un documentaire et ce sont de vrais animaux sauvages qui sont à l'écran. La scène de la charge des éléphants fut filmée en Magnascope.
    Ce fut le seul documentaire à être nominé pour l'Oscar du meilleur film. Il fut également très rentable puisqu'il coûta moins de $100 000 à produire.

    Considéré longtemps comme disparu une copie fut découverte en 1988. Restaurée elle est éditée en France en DVD en 2005 avec les cartons en français.

    18

    LA FLAMME D'AMOUR 
    THE MAGIC FLAME

    HENRY KING

    18.09.27

         600 000  

                615 000 $          

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film UNITED ARTIST avec Ronald Colman, Vilma Banky

     

    Bianca, la star du trapèze du cirque Baretti, aime Tito, le clown, et subit les avances du prince héritier d'Illyria, qui se fait appeler le Comte Cassati. Le prince poursuit aussi de ses assiduités la femme d'un propriétaire terrien des environs, et tue son mari lorsque celui-ci les trouve ensemble. Rendu fou par les refus constants de Bianca, le prince la fait venir dans son hôtel particulier à l'aide d'une fausse lettre, mais elle s'en évade par la fenêtre grâce à ses talents de gymnaste. Tito vient à son aide et lors d'une lutte avec le prince le fait tomber à la mer à travers une fenêtre. D'une ressemblance étonnante avec le prince, Tito assume cette nouvelle identité pour éviter les poursuites. Comme elle croit que Tito a été tuéeacute; par le prince, Bianca quitte le cirque pour assouvir sa vengeance. Lors du couronnement, elle est sur le point d'assassiner le "prince" lorsque celui-ci lui révèle sa véritable identité. Ensemble ils rejoignent alors le cirque.


    Vilmà Banky est au sommet de sa gloire et son duo avec Ronald Colman connait le pic de sa popularité. Pourtant, la belle Hongroise commence à se lasser du cinéma et aspire à une vie de femme au foyer auprès de Rod La Rocque avec qui elle vient de s'installer en couple.
    Cette adaptation d'une pièce de Rudolph Lothar est le 5ème et dernier film de Ronald Colman avec Henry King. 

     

    19

    LE JARDIN D'ALLAH 
    TGARDEN OF ALLAH

    REX INGRAM

    02.09.27

          593 430 $  

      634 530 $  

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20

     

    Un film MGM avec Alice Terry

     

    Père Adrien avait pris les voeux de silence éternel, la prière et bien sûr le célibat quand il est entré dans le monastère trappiste de Notre Dame d'Afrique en Algérie. Un jour, il abat un arbre qui bloque une partie de la paroi du monastère, mais en tombant, il blesse légèrement jeune fille, il la soigne au mieux, elle reprend conscience et dans une humeur espiègle elle l'embrasse. Mais la scène a été vue par un autre moine.

     

    Seconde adaptation du roman anglais de Robert Hichens, après celle tournée en 1916 avec Helen Ware, c'est le dernier film de Rex Ingram distribué par la MGM. C'est également son dernier succès et l'un des tout derniers films du célèbre réalisateur, et donc de sa femme, l'actrice Alice Terry.
    Le film fut tourné à Nice, en Algérie et au Maroc pour les extérieurs.
    David O'Selznick produira une troisième version du roman en 1936 avec Marlène Dietrich et Charles Boyer.

     

    20

    SUNYA 
    THE LOVE OF SUNYA

    ALBERT PARKER

    11.03.27

    502 086 $

               502 086 $ 

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 11 A 20Un film UNITED ARTIST Avec Gloria Swanson

     

    Incapable de choisir entre plusieurs homme Sunya va utiliser une boule de cristal pour voir son avenir avec chacun d'eux.

     

    Cette adaptation du très gros succès de Broadway signé Max Marcin, « The eyes of youth », est le premier film produit par Gloria Swanson. Contre l'avis général, elle décida de produire le film dans les coûteux studios new-yorkais Cosmopolitan de William Randolph Hearst. Ajouté à son inexpérience en tant que productrice et l'incompétence d'un cameraman ne maîtrisant pas le procédé de la double exposition, le coût du film dépassa rapidement le budget initial.
    La première du film fit l'inauguration du prestigieux Roxy de New York, qui fut sans doute la plus grande salle de cinéma des États-Unis de tous les temps (et peut-être du monde) avec ses 6200 fauteuils au temps de sa splendeur. Présente, Gloria fut ovationnée, le film faisant le bonheur des critiques. Malheureusement, le public fut un peu moins enthousiaste et le film finit tout juste par rentrer dans ses frais.
    Dépitée, elle fut convaincue par Joseph Schenck de revenir à Hollywood pour son prochain film, et de traiter un sujet plus commercial. Elle tint toutefois à finir un vieux projet très controversé avant : « Sadie Thompson ». Ce sera sa plus grande réussite, mais nous en reparlerons.

     

     21

    THE FIRE BRIGADE

    WILLIAM NIGH

    20.12.26

    495 979 $

    506 150 $

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30 

     

    Un film MGM avec May McAvoy

     

     Terry O'Neil est le plus jeune d'une famille de pompiers irlandais. Il tombe amoureux d'Hélèn Corwin, mais des complications s'ensuivent quand Terry apprend que son père, un entrepreneur riche a réduits ses coûts en mettant ses batiments en danger d'incendie.
     
     
    May McAvoy joua dans son premier film en 1917, mais c'est avec Ben-Hur, en 1925, qu'elle se fit connaitre. Si elle ne devint jamais vraiment une star, elle n'en connut pas moins quelques succès à l'instar de ce film, dans lequel elle n’apparaît pourtant pas durant la première demi-heure.
    La MGM reversa 25 % des bénéfices du film à un collège d'instruction de sapeurs-pompiers.


     

    22

    LES AILES
    WINGS

    WILLIAM A.WELLMAN
    12.08.27

          488 745 $

             3 021 790 $

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film PARAMOUNT avec Clara Bow, Charles "Buddy" Rogers, richard Arlen, Gary Cooper

    En 1917, dans un petit village américain. Jack Powell et David Armstrong, deux amis inséparables passionnés d’aviation, vivent dans l’insouciance de la jeunesse et sont tous deux amoureux de Sylvia. Mais Sylvia aime David, et Mary, garçon manqué de la bande, aime Jack, qui ne voit en elle qu’une bonne amie. L’Amérique entre en guerre. Jack et David s’engagent avec enthousiasme comme pilotes. Au cours de leur entraînement, ils se lient d’amitié avec White, qui meurt peu après aux commandes de son avion. Jack et David prennent conscience de la dure réalité de la guerre. Au cours de leur première mission, ils sont confrontés à une escadrille allemande et s’en tirent de justesse.

    Film sonore, tinté de couleur et tourné dans le procédé d’écran large Magnascope, « Les ailes » est un film majeur de la décennie. Sorti moins de trois mois après la très médiatisée traversée de l’Atlantique par Charles Lindbergh, ce premier film d’aviation de guerre connut un succès public colossal et propulsa Charles « Buddy » Rogers et Clara Bow au rang de méga stars. Il consacra Gary Cooper comme vedette, alors qu’il n’a que deux minutes de présence à l’écran ; il imposa également William A. Wellman comme le réalisateur de premier plan qu’il ne cessera plus d’être. S’il rapporta moins d’un demi-million de dollars en 1927, c’est parce qu’il ne fut joué que dans une seule salle, le Criterion de New York, durant 63 semaines avant de connaitre une sortie nationale.
    Ce fut aussi un triomphe critique, et l’on put lire : « En guise de spectacle, Wings est un triomphe technique. Il enchaîne les coups de poing jusqu'à ce que le spectateur soit presque nerveusement épuisé ». « Les ailes » est le premier film à remporter l’Oscar du meilleur film, le seul film muet à l’obtenir jusqu’à la sortie de « The Artist » et le seul dans lequel figure Gary Cooper.
    Les séquences aériennes sont tellement réussies et réalistes qu’un historien a étudié le film dans les années 70 pour voir si Wellman n’avait pas inclus des images d’archives de la Première Guerre mondiale. Mais Wellman n’en avait pas eu besoin. Il faut dire qu’il était un vétéran du Lafayette Corps qui servit en France en 1917. Il abattit 3 avions plus 5 probables avant de se faire abattre à son tour. Il survécut miraculeusement au crash (il boita le reste de sa vie et avait une plaque de métal dans le crâne). Aujourd’hui encore, « Les ailes » constitue la référence dans le genre. Avant de tourner « Top Gun », Tony Scott visionna le film afin d'étudier les séquences aériennes.
    Wellman poussa le réalisme jusqu’à imposer à ses acteurs vedettes de piloter eux-mêmes les avions, avec caméra embarquée, une première dans l’histoire du cinéma. Mais contrairement à Richard Arlen qui servit dans la Royal Canadian Flying Corps, Charles Rogers n’avait jamais piloté. Il fut donc instruit par le lieutenant Hoyt Vandenberg (qui devint général, commandant de la 9e Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale). À la fin du tournage, « Buddy » totalisait 800 heures de vol !
    « Les ailes » est également le premier long métrage à montrer deux hommes s’embrasser et le premier à faire du placement de produit avec la barre chocolatée Hershey.


    Le film fut longtemps considéré comme perdu jusqu’à ce qu’une copie soit retrouvée dans les archives de la Cinémathèque française à Paris.

     

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30

     

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30

     

    23

    LE BEL AGE
    THE FAIR CO-ED

    SAM WOOD

    15.10.27

    473 400 $

                 485 300 $ 

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film MGM avec Marion Davies

     

    Marion Bright, est une jeune fille moderne qui aime beaucoup sa voiture. Lorsqu son père veut l'envoyer étudier à Bingham, elle refuse fermement sous prétexte que ce collège n'accepte pas les voitures. Mais quand un jeune étudiant, Bob, sonne à la porte en tant que démarcheur pour se faire de l'argent de poche, elle change d'avis et rejoint la cohorte d'étudiants.

     

    Comme à l'accoutumée, ce nouveau succès de Marion Davies est une production de son amant, le milliardaire William Randolph Earst qui détesta le film et qui tint le réalisateur Sam Wood responsable. Il considérait cette adaptation d'une pièce à succès de 1909, comme une « comédie bon marché ».
    Durant le tournage, Charles Lindbergh, auréolé de gloire après sa traversée de l'Atlantique, vint à la rencontre de Marion Davies dont il était totalement fan. Cette brève rencontre assura une promotion certaine au film.

     

    24

    MONSIEUR WU 
    MR WU

    WILLIAM NIGH

    26.03.27

          470 262 $

        470 262 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film MGM avec Lon Chaney, Renée Adorée

     

     Mister Wu a élevé sa fille Nang Ping dans le strict respect des antiques valeurs chinoises. Il la destine à un mandarin et ne songe pas une seconde à la consulter sur l'opportunité de ce mariage. Bien qu'elle vive cloîtrée dans le palais paternel, Nang Ping fait la connaissance d'un jeune Anglais, Basil Gregory, dont elle s'éprend. Elle a la naïveté d'informer son père de son intention de l'épouser. Mister Wu aime sa fille mais plus encore les traditions. Il tue sa fille et entreprend de se venger de la totalité de la famille Gregory, qu'il invite dans sa demeure. Les portes se referment sur madame Gregory et sa fille, inconscientes du danger qui les menacent.

     

    Mr Wu est à l'origine le héros d'une pièce à succès de Broadway, sortie en 1913. Ce personnage devint si populaire que Matheson Lang, premier acteur à l'avoir interprété, joua presque uniquement des rôles d'Asiatique le reste de sa carrière, au point que son autobiographie s'intitula « Mr Wu regarde en arrière ». La pièce fut adaptée une première fois en 1919 par le cinéma britannique. C'est d'ailleurs outre-Manche qu'il restera le plus populaire; il y sera régulièrement cité dans les chansons à succès du comique George Formby.
    Cette popularité imposa ainsi la caricature des Chinois, en particulier les anciens, qui peut être aujourd'hui considérée comme dérangeante. Tout comme l'est cette version du prolifique réalisateur de série B, William Nigh (119 films à son actif en 35 ans), que même le talent de Lon Chaney ne sauve pas de la médiocrité.
    À noter que les décors du film sont signés Cedric Gibbons, l'un des 36 cofondateurs de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences et le designer de la statuette des Oscars. Oscars pour lesquels il fut nominé 39 fois et récompensé 11 fois au cours de sa carrière.

     

     

    25

    L'INCONNU
    THE UNKNOW

    TOD BROWNING

    04.06.27

            466 600 $

            406 600 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film MGM Avec Lon Chaney, Joan Crawford

    Alonzo, "L'homme sans bras", vedette d'un cirque installé à Madrid, tire à la carabine et lance des poignards avec ses pieds sur sa partenaire, dont il est en secret éperdument amoureux, la jolie Estrellita, la fille de Zanzi, le directeur. Malabar, l'hercule du cirque, est également sensible aux charmes de la jeune fille, laquelle ne lui prête pourtant aucune attention, car Estrellita est terrifiée par les mains des hommes. Aussi se sent-elle en sécurité auprès d'Alonzo. En réalité, "L'homme sans bras" est un redoutable malfaiteur qui, pour déjouer les recherches de la police, s'est fabriqué cette fausse identité qui le rend ainsi parfaitement insoupçonnable. Non seulement il possède ses deux bras qu'il tient, pendant la journée, dissimulés le long de son corps. Rudoyé par Zanzi, Alonzo l'étrangle. La police enquête, mais en vain. "L'homme sans bras", résolu à épouser Estrellita, ira jusqu'à se faire amputer de ses deux membres par un chirurgien marron.

    Ce nouveau film du duo Browning/Chaney connut des critiques mitigées, le New York Evening Post écrivant même : « Une visite à la salle de dissection dans un hôpital serait tout aussi agréable et en même temps plus instructive ». Mais le public fit un bon accueil au film, et découvrit ainsi Joan Crawford.
    Todd Browning s'inspira d'un de ses souvenirs de l'époque où il suivait un cirque itinérant, et où un criminel en fuite avait intégré le cirque comme acrobate.
    La production engagea l'artiste de cirque Paul Desmuke, né sans bras, pour doubler Lon Chaney dans les scènes où celui-ci se sert de ses pieds à la place des mains, comme pour jouer du couteau ou fumer par exemple.
    Ce film imposa donc Joan Crawford comme une actrice de premier rôle auprès du studio. Elle déclara « J'ai plus appris en regardant travailler Lon Chaney  qu'avec n'importe qui d'autre. J'ai pris conscience pour la première fois de la différence entre se tenir devant une caméra et agir. C'est alors que j'ai commencé à travailler mon jeu ».
    Pendant longtemps, seules des copies de très mauvaise qualité existaient, jusqu'à ce qu'Henri Langlois découvre en 1968 une copie du film en parfait état à la Cinémathèque française, parmi d'autres films dans une caisse portant la mention « inconnu »...

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      

     

     

    26

    TWO ARABIAN KNIGHTS

    LEWIS MILESTONE

    23.09.27

          465 518 $   

                      509 718 $   

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film UNITED ARTISTS avec William Boyd, Mary Astor

    L'histoire concerne les aventures d'un soldat de la Première Guerre mondiale et de son sergent. W. Dangerfield Phelps (William Boyd) est un homme intelligent qui est constamment harcelée par le Sgt. Peter O'Gaffney (Louis Wolheim). Les deux hommes se chamaillent sur le champ de bataille et continuent de le faire quand ils sont capturés par les Allemands et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre. Face à un problème commun, O'Gaffney et Phelps enterrent la hache de guerre (mais pas trop profondément) et organisent une évasion. Ils réussissent finalement en enfilant des burnous et en se faisant passer pour des Arabes. 


    Ce premier film produit par le milliardaire excentrique Howard Hugues est également le premier succès du grand réalisateur Lewis Milestone. Immigré russe, naturalisé américain en 1919, Milestone débuta dans le métier comme assistant-réalisateur de guerre en Europe. Ce qui explique sans doute la virtuosité avec laquelle il filme les batailles dans sa célèbre adaptation du non moins célèbre roman d'Erich Maria Remarque : « À l'Ouest rien de nouveau ». Avec « Two arabian knights », il obtient l'Oscar du meilleur réalisateur de comédie (le premier Oscar des trois de sa carrière).
    On l'a oublié, mais si William Boyd reste connu pour avoir interprété le célèbre cow-boy Hopalong Cassidy à partir de 1935, il fut une vedette du muet. Après avoir accumulé les petits rôles depuis 1918, il est repéré par Cecil B. DeMille en 1925 qui lui donne un second rôle dans son film « Road To yesterday ». L'année suivante, il lui offre la célébrité avec « Les bateliers de la Volga » que nous avons déjà vu.
    Mary Astor débute dans le cinéma en 1921 et après quelques rôles secondaires pour la Paramount elle décroche le rôle principal féminin face au grand John Barrymore dans « Beau Brummel » (voir 1924). Leur liaison, alors qu'elle est mineure est mal vue par ses parents, aussi la séquestrent-ils dans leur maison. Pour couronner le tout, ce sont eux qui gèrent sa carrière et surtout ses gains. Un jour elle réussit à s'échapper en passant par la fenêtre du deuxième étage de la maison, mais elle ne réussira à récupérer ses gains qu'en 1926 après l'énorme succès de « Don Juan » (voir 1926). Aussi ce nouveau succès est pour elle symbole d'une nouvelle vie, celle d'une star libre et indépendante.

    Longtemps invisible une copie du film fut découverte dans les archives personnelles d'Howard Hughes après sa disparition

     

    27

    RESURRECTION

    EDWIN CAREWE

    19.03.27

            451 257 $     

          451 257 $    

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film Edwin Carewe Productions  avec Dolores del Rio, Rod La Rocque

     

    Katyusha, une paysanne, est séduite et abandonnée par le prince Dimitry, qui se retrouve, des années plus tard, dans un jury chargé de juger la même Katyusha.

     

    Cette adaptation d'un roman de Léon Tolstoï est le deuxième des cinq films dirigés par le réalisateur producteur amérindien Edwin Carewe, ayant pour vedette la splendide Dolores Del Rio. Elle débuta en effet dans « Joanna » réalisé par Carewe en 1925. L'année suivante, l'immense succès d'« Au service de la gloire » la révèle au grand public, et le succès de « Resurrection » la consacre définitivement star. Commence alors une incroyable carrière de 40 ans au sommet. Considérée en son temps comme l'une des plus belles actrices du monde (un jury composé de spécialistes de la mode, du cinéma, de la chirurgie esthétique, de médecins, etc. la consacre même plus belle actrice au monde dans le magazine Photoplay en 1933), elle reste sans aucun doute la plus grande star cinématographique mexicaine de l'histoire.
    Un succès de plus pour Rod La Rocque qui épousera quelque mois plus tard Vilmà Bànky avec qui il restera jusqu'à sa mort en 1963.
    Après la cruelle déception de découvrir que Dolorès Del Rio n'avait pas l'intention de l'épouser, Edwin Carewe réalisera un remake parlant du film en 1931, avec la rivale de cette dernière, Lupe Velez. Trois ans plus tard, Rouben Mamoulian adaptera lui aussi le roman de Tolstoï, produit par Samuel Goldwynn, sous le titre « Terre de résurrection ».

     

    28

    LE BATEAU IVRE 
    TWELVE MILES OUT

    JACK CONWAY

    09.07.27

         449 700  

                449 700 $          

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film MGM avec John Gilbert, Joan Crawford

     

    Jerry est un redoutable motocycliste dont la petite amie a été séduite par Red McCue, un malfaiteur. Jerry décide de se venger et défie son rival. Commence alors une folle poursuite.


    Troisième enfant d'une famille modeste, un père qui abandonne le foyer quelques mois avant sa naissance, violée par son beau-père dès ses onze ans, Joan Crawford se réfugie dans la danse. Quittant le Missouri pour Hollywood, où elle enchaîne et gagne les concours de Charleston, elle se fait remarquer par le directeur du service publicité de la MGM qui lui fait signer un contrat en 1925. Elle y restera 20 ans. Elle commence comme doublure de corps pour Norma Shearer, puis enchaîne les figurations avant de connaitre son premier rôle important l'année précédente, dans un film de la First National, qui l'avait « emprunté » à la MGM, « Plein les bottes ». Mais c'est bien « L'inconnu » sorti un mois plus tôt qui la starifie.
    Jack Conway débute comme acteur en 1909, deux plus tard il rejoint la compagnie de David W. Griffith, où il fait ses débuts de réalisateur en 1915. L'année suivante, il entre à la Universal où il se forge une réputation de directeur fiable. En 1925 il rentre à la MGM où il reste jusqu'à sa retraite en 1948. Au sein du studio au lion rugissant, il aligne les succès. Réalisateur sans génie, respectant à la lettre le cahier des charges imposé par le studio, Conway est ce qu'on appelle un bon artisan. S'il ne signe aucun chef-d'œuvre durant sa carrière, ses films restent toutefois divertissants et agréables à regarder aujourd'hui encore.

     

    29

    MOCKERY

    BENJAMIN CHRISTENSEN

    13.08.27

          448 400 $  

      448 400 $  

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film MGM avec Lon Chaney

    En Sibérie déchirée par la guerre, Sergei, un paysan à l'esprit simple, rencontre Tatiana, une jeune femme qui lui offre de la nourriture et de l'eau pour l'aider à se rendre à Novokursk. Se faisant passer comme un couple, les deux se faufilent dans la forêt, évitant les soldats. Ils s’arrêtent dans une cabane déserte pour se reposer, mais ils sont découverts par les cosaques et, ne croyant pas que la belle femme soit mariée à un tel homme, ils fouettent Sergei pour qu’ils se rendent compte de la vérité. Lorsque les troupes s'approchent des cosaques, Tatiana se révèle être la comtesse Alexandrova, apportant des informations importantes au siège. Tatiana et Sergei se rétablissent à l'hôpital local, où Dimitri, un jeune capitaine, la considérant comme une paysanne, la flirte jusqu'à ce qu'elle révèle son identité. Tatiana devient l'invitée de M. Gaidaroff, un profiteur de guerre nouvellement riche. Sergei est emmené chez Ivan, le portier de la maison, qui remplit Sergei d'histoires sur la façon dont Tatiana l'évitera, mais que le jour des travailleurs viendra bientôt. Sergei commence à le croire quand il voit Dimitri embrasser Tatiana, et il devient progressivement aigri avec sa pauvre existence. Les troupes quittent la ville pour défendre Vladisk, et les serviteurs trouvent un nouveau courage avec les Gaidaroff laissés sans protection. Ivan et Sergei se saoulent et quand Mme Gaidaroff sonne pour les domestiques, Sergei monte et la nargue. Ivan dit à Sergei qu'il a l'intention d'avoir Tatiana en premier, et Sergei, furieux, enferme Ivan et ses amis dans la cave. Sergei revient à l'étage où il poursuit Tatiana à travers la maison. Les troupes entrent dans la maison et Dimitri la sauve juste à temps. Sergei est capturé et doit être abattu, mais quand Tatiana voit ses cicatrices, elle se souvient de la façon dont il lui a sauvé la vie. Elle ment, disant que Sergei est resté fidèle et qu'il est libéré. Ivan et ses amis s'échappent de la cave et attaquent les gardes. Sergei les combat jusqu'à ce que Dimitri revienne pour les sauver. Sergei est blessé et Tatiana lui dit qu'elle restera toujours avec eux.

    Ce deuxième film américain du danois Benjamin Christensen reçut des critiques mitigés dirons-nous, et rentra tout juste dans ses frais. Il reste considéré comme l'un des rares mauvais films de Lon Chaney pendant sa période MGM. Pourtant, il fut produit par Erich Pommer, célèbre producteur allemand qui lança le mouvement expressionniste du cinéma d'outre-Rhin. Pommer avait dirigé le puissant studio UFA où il produisit les plus gros succès européens de la décennie, ainsi que certains de ses plus grands chefs-d'œuvre : citons entre autres « Metropolis », « Le cabinet du docteur Caligari », « Docteur Mabuse », « Faust » « Manon Lescaut », « Variété ». Les trois derniers, que nous avons vus les années précédentes ayant pour vedette Emil Jannings. Il produisit ensuite deux films pour la Paramount, puis fut engagé par la MGM qui ne le retiendra pas plus que nécessaire. En tant qu'indépendant, il produira « L'ange bleu » avec Emil Jannings et une certaine Marlène Dietrich, ce qui fit le bonheur de la Paramount qui distribua le film et fit signer un contrat à l'actrice aux jambes les plus célèbres du cinéma.

     

    30

    HULA

    VICTOR FLEMING

    27.08.27

    436 342 $

               436 342 $ 

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 21 A 30Un film PARAMOUNT Avec Clara Bow, Clive Brook

     

    Hula Calhoun, est une très jolie jeune fille, qui a grandi dans le ranch de son père, veuf, propriétaire d'une plantation d'ananas à Hawaii. Loin de la culture <<civilisée>> du monde. Naïve, elle fixe son dévolu sur l'ingénieur anglais, Anthony Haldane. Hula lui déclare son amour, mais Haldane est marié, il se force à lui donner un accueil plutôt froid.

     

    Victor Fleming ne semble pas avoir été rancunier envers Clara Bow qui eut une liaison avec Gary Cooper alors qu'ils s'étaient fiancés après le tournage de « Mantrap » (voir 1926). En effet, après lui avoir offert son premier grand rôle, il lui offre le rôle qui marquera le public. En particulier avec la célèbre scène où l'actrice se baigne entièrement nue dans une rivière. Le vrai talent de Clara était sa spontanéité. Elle improvisait beaucoup, ce qui ne se faisait pas à l'époque, mais toujours dans la bonne direction et les réalisateurs apprirent très vite à la laisser faire. Fleming dira d'elle qu'elle était « un Stradivarius. Touchez-la et elle répondra avec génie ». Avec pas moins de 6 films en un an, 1927 fut l'année où Clara devint tout simplement la plus grande star de la fin de cette décennie. Mais nous aurons l'occasion d'y revenir.

     

    31

    L' ECOLE DES SIRENES
    SWIM GIRL SWIM

    CLARENCE G.BADGER

    03.09.27

    436 020 $

    444 520 $

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40 

     

    Un film PARAMOUNT avec Bebe Daniels

     

    Une jeune femme accepte de tenter de traverser la Manche à la nage pour sauver son école.
     
     
    Avant-dernier des sept films que Bebe Daniels tourna avec le réalisateur Clarence G. Badger. La championne olympique Gertrude Ederle, et première femme à avoir traversé le Manche, tient un petit rôle dans le film.
     


     

    32

    LES CONQUETES DE NORAH 
    ANKLES PREFERRED

    JOHN G.BLYSTONE
    26.02.27

          433 171 $

             433 171 $

     ANKLES PREFERRED 1927 POSTERUn film FOX avec Madge Bellamy

    Nora, une employée de grand magasin, est déterminée à réussir sur la base de son intelligence en dépit de ses jolies chevilles. Elle trouve un travail de mannequin dans les magasins de McGuire et de Goldberg, et ils annoncent que Nora pourrait faire un voyage à l'étranger si elle persuade leur financeur de leur prêter des fonds supplémentaires. Le financeur, Hornsbee, devient présomptueux et mène à une rencontre entre lui et Barney, le jeune prétendant de Nora; et elle est finalement heureuse d'accepter les modestes attentions de Barney.

    Madge Bellamy, surnommée « l'exquise Madge », débuta comme danseuse à Broadway en 1917, devint actrice de théâtre l'année suivante et se lança dans le cinéma en 1920. John Ford la rend célèbre en 1924 avec « Le cheval de fer ». Bien qu'elle soit connue et malgré les quelques succès qu'elle remporte, elle ne sera jamais une grande star. La faute à son caractère difficile, ses prétentions salariales élevées et à des choix discutables. Elle refusa par exemple un rôle dans « Ben-Hur », ou encore laissa le rôle de Diane dans « L'heure suprême » à Janet Gaynor (cf. top 1-10). Elle reconnaîtra elle-même plus tard que le déclin de sa carrière était dû à son choix de se contenter de jouer dans des comédies sans prétention, à l'image de ce film.

     

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40 

     

    33

    LOVES OF CARMEN

    RAOUL WALSH

    04.09.27

    431 800 $

                 485 450 $ 

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40Un film FOX avec Dolores Del Rio, Victor McLaglen, Don Alvarado

     

    Carmen, une cigarière, est courtisée par Escamillo, le torero, mais séduit José, un soldat, qui l'aidera à sortir de prison et la suivra dans le camp des bohémiens. Fatiguée de cet amoureux, Carmen revient à Escamillo, mais José, fou d'amour, la tuera près de l'arène où Escamillo est en train d'être acclamé.

     

     

    Le roman de Prosper Mérimée avait déjà inspiré de nombreux cinéastes en 1927. Outre les courts métrages (dont un avec Charlie Chaplin), Carmen est l'héroïne d'un premier film en 1913, puis en 1915 et 1926 (par Jacques Feyder), entre autres. Raoul Walsh est d'ailleurs l'auteur d'une des deux « Carmen » de 1915, avec Theda Barra, l'une des plus grandes stars féminines de son époque (l'autre étant réalisé par Cecil B. DeMille avec Geraldine Farrar, la « rivale » de Theda Barra). Toutefois la première vraie adaptation du roman date de 1918, avec Pola Negri. En 1948, la Columbia produira la première adaptation parlante du roman, avec Rita Hayworth et Glenn Ford.
    Fils d'Andrew McLaglen, l'évêque de l'église protestante d'Angleterre, né à Londres dans une fratrie de dix enfants, originaire d'Afrique du Sud, Victor McLaglen eut une vie hors du commun. À l'âge de 14 ans, il s'engage dans l'armée afin de combattre dans la deuxième guerre des Boers, mais il se fait virer lorsque l'armée découvre son âge réel. Solide gaillard, on le retrouve quatre ans plus tard au Canada où il devient une célébrité locale en tant que lutteur. Puis il devient boxeur en 1907. Il a devant lui une carrière prometteuse, le Sydney Sportsman titrant même dès 1908 : « McLaglen peut devenir le nouveau Jim Jeffries ». Parallèlement à la boxe, il exercera un temps le métier de policier, puis suivra un cirque itinérant, avant de s'engager dans l'armée britannique comme capitaine durant le premier conflit mondial. Il sera même prévôt adjoint à Bagdad. Il continuera la boxe jusqu'en 1920, avec 16 victoires, 8 défaites et un nul, ainsi que le titre de champion poids lourd de l'armée britannique en 1918 (il a alors 32 ans). Et c'est parce qu'un producteur cherchait un boxeur pour jouer dans un film que Victor McLaglen débuta au cinéma. Il est également le père du réalisateur Andrew V. McLaglen.

     

    34

    LCASEY AT THE BAT

    MONTE BRICE

    08.03.27

          427 700 $

       427 700 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40 

     

    Un film PARAMOUNT avec Wallace Beery

     

     Casey possède une capacité remarquable à jouer au baseball. Un recruteur peu scrupuleux de New York l'inscrit et Casey et son manager tout aussi malhonnête se rendent dans les grandes ligues. Finalement, le dépisteur et le responsable conspirent pour le saouler et parient contre lui pour un match crucial avec le fanion en jeu.

     

    "Casey at the bat » est la deuxième version cinématographique (après celle de 1916) d'un poème consacré au baseball d'Ernest Thayer, écrit en 1888. Très populaire, ce poème inspira des romans, un court métrage animé de Disney en 1946, un comics Marvel en 1969, avec Bulk, parodie de Hulk dans le rôle de Casey. Eliot Gould interprètera également Casey dans une série TV de 1986, « Tall Tales & Legends ».

     

     

    35

    L'ETRANGE AVENTURE DU POETE VAGABOND
    THE BELOVED ROGUE

    ALAIN CROSLAND

    12.03.27

            425 738 $

            425 738 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40Un film UNITED ARTIST Avec ohn Barrymore, Marceline Day, Conrad Veidt

     

    Biographie romancée de la vie de François Villon. Ecolier de l’Université, maître de la faculté des Arts dès 21 ans, il a d’abord mené une vie joyeuse d’étudiant indiscipliné au Quartier Latin. À 24 ans, il tue un prêtre dans une rixe et s’enfuit de Paris. Amnistié, il doit de nouveau s’exiler un an plus tard après le cambriolage du collège de Navarre. Accueilli à la cour de Charles d’Orléans, le prince-poète, à Blois, il échoue à y faire carrière. Il mène alors une vie errante et misérable sur les routes. Emprisonné à Meung-sur-Loire, libéré à l’avènement de Louis XI, il revient à Paris après six ans d’absence. De nouveau arrêté dans une rixe, il est condamné à être pendu. Après appel, le Parlement casse le jugement et le bannit pour dix ans de la ville.

     

    John Barrymore n'aima pas sa performance dans ce remake de « If I were King », inspiré de la vie du poète du 15e siècle François Villon. C'est en tout cas avec ce film que Marceline Day devint célèbre. Elle avait débuté au cinéma enfant dans les années 10, puis dès 1924 joue dans une série de films aux côtés d'Harry Langdon. C'est ainsi qu'elle se fait remarquer, au point d'être l'une des 13  Wampas baby stars de 1926. Il s'agissait d'une campagne promotionnelle très populaire de la Western Association of Motion Picture Advertisers in the United States qui chaque année, désignait 13 jeunes femmes qui avaient le potentiel de devenir les stars de demain. Dans la promotion de 1926, se trouvait également Joan Crawford, Mary Astor, Janet Gaynor et Dolores Del Río.


    François Villon inspirera trois autres films, tous parlant : « Le vagabond roi » en 1930, avec Jeannette Mac Donald, « Le roi des gueux » en 1938, avec Ronald Colman (sans doute la version qui eut le plus de succès) et « le roi des vagabonds », réalisé par Michael Curtiz en 1956.
    Longtemps considéré comme perdu, une copie du film fut retrouvée en 1963 dans la collection privée de Mary Pickford.

      

    36

    LE SIGNAL DE FEU
    ANNIE LAURIE

    JOHN S.ROBERTSON

    11.05.27

          422 761 $   

                      428 461 $   

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40Un film MGM avec Lillian Gish

     En Ecosse, au milieu du 18e siècle, le clan des MacDonald et de Campbell perpétuent une vieille inimité. Un soir, après que Ian MacDonald du clan du même nom ait allumé le signal, un cadavre est apporté au village de Glecoé avec un petit mot des Campbell indiquant que ce maraudeur a été surpris sur les terres des Campbell.


    Troisième des six films que Lilian Gish tourna à la MGM pour un contrat d'un million de dollars. L'accueil du public fut moins enthousiaste que pour son précédent film, « La lettre écarlate », et en raison de son confortable budget de $824 000 (deuxième plus gros budget de l'année pour le studio), le film perdit $264 000. Il marque ainsi le déclin de la star.

     

     

     

     

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40

     

    37

    LA LETTRE ECARLATE
    THE SCARLETT LETTER

    VICTOR SJOSTROM

    09.08.26

            419 752 $     

            665 733 $    

    BOX OFFICE USA 1926 TOP 41 A 50

     

    Un film MGM  avec Lilian Gish

     

    L'histoire se déroule au 17eme siècle, dans la ville de Boston où le puritanisme et la rigidité des moeurs fond des ravages parmi les originaux et les individualités. C'est le cas de Hester Prynne qui se retrouve au pilori. Secourue par le révérend Dimmesdale, qui lui donne à boire. Elle revoit ultérieurement le pasteur et les deux jeunes personnes deviennent rapidement amants...Un enfant naît.

     

    C'est sur le tournage de ce film dont nous avons déjà parlé dans le box-office de 1926, que la mère de Lilian Gish tomba gravement malade. Aussi le réalisateur Victor Sjöström, pour permettre à la star de rejoindre sa mère à New York sans prendre de retard sur le tournage, condensa les deux semaines prévues qui restaient en trois jours de tournage continu. La mère de l'actrice décéda quelques mois plus tard, durant le tournage d'« Annie Laurie ».

     

    38

    NOW WE'RE IN THE AIR

    FRANK B.STRAYER

    22.10.27

         417 068  

                471 268 $          

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40Un film PARAMOUNT avec Wallace Beery, Raymond Hatton, Louise Brooks

     

    Jerry est un redoutable motocycliste dont la petite amie a été séduite par Red McCue, un malfaiteur. Jerry décide de se venger et défie son rival. Commence alors une folle poursuite.


    C'est avec ce film, suite de « We're in the navy now » (cf. 1926), que Louise Brooks, alors âgée de 21 ans, est devenue une star. Louise Brooks est un symbole du cinéma muet. Pourtant, en son temps, elle était surtout une star mondaine, car elle n'eut pas une carrière impressionnante. Paradoxalement, alors qu'elle a joué dans 70 films muets, et seulement 8 films parlants, c'est surtout pour l'un d'eux qu'on se souvient d'elle : « Loulou » de Georg W. Pabst, qui fut en fait un échec au moment de sa sortie.
    Débutant comme danseuse dans une troupe professionnelle de Los Angeles en 1922, elle intègre les Ziegfeld Folies trois ans plus tard. C'est là qu'elle se fait remarquer par deux hommes : Charlie Chaplin, avec qui elle aura une liaison de deux mois, puis le producteur indépendant Walter Wanger, alors en place à la Paramount. Elle eut également une liaison avec lui. Elle signe dans la foulée un contrat de 5 ans avec le prestigieux studio. Très vite elle obtient le rôle féminin principal dans plusieurs comédies, à l'instar de ce film où elle interprète des jumelles. À cette époque Brooks est déjà dans toutes les grandes soirées de stars, en particulier celles organisées par le milliardaire William Randolph Hearst, car c'était une amie proche de la nièce de Marion Davies, la maîtresse de ce dernier.

     

    39

    THE NIGHT OF LOVE

    GEORGE FITZMAURICE

    22.01.27

          411 947 $  

      414 847 $  

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40Un film UNITED ARTIST avec Ronald Colman, Vilmà Banky

     

     En Espagne au XVe siècle, la jeune épouse du gitan Montero (R. Colman) s'est suicidée plutôt que d'être victime du droit du seigneur perpétré par le cruel Duc de la Guarda (M. Love). Montero a juré de se venger et enlève la Princesse Marie (V. Banky) qui est promise au Duc.

     

    Cette adaptation d'une pièce de Pedro Calderón de la Barca produite par Samuel Goldwyn fut interdite à Hong Kong pour « son sujet absolument immoral et les descriptions dans bien des cas indécentes ».

     

    40

    LE COUP DE FOUDRE
    IT

    CLARENCE G.BADGER

    19.02.27

    411 891 $

               411 891$ 

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 31 A 40Un film PARAMOUNT Avec Clara Bow, Antonio Moreno

     

    Betty Lou Spencer et une jeune vendeuse de lingerie qui cherche par tous les moyens à imiter les principes de l'heroine de son roman favori. Son nouvel itinéraire amoureux la conduit a vivre une histoire d'amour dans les bras de Cyrus Walthan Jr., qui n'est autre que son patron.

     

    Si Clara Bow était déjà une vedette, c'est avec ce film qu'elle devint la It-girl. La quoi me demanderez-vous ?
    Elinor Glyn était une romancière née en 1864, extrêmement populaire et qui eut une grande influence sur les femmes des années 20. Durant cette décennie, ses romans se vendaient comme des petits pains et nombres d'entre eux étaient adaptés au cinéma. La Paramount avait d'ailleurs signé avec l'auteur un très juteux contrat d'adaptation d'une douzaine de ses romans, dont celui-ci. Sans doute le plus gros contrat jamais signé de ce type en son temps. C'est elle qui inventa le concept de it-girl, même si elle ne sut jamais vraiment le définir. La it-girl c'était en quelque sorte la femme moderne des 1920's. Elle se devait d'être libre, indépendante, autonome, espiègle, un brin frivole, et surtout débordante de sex-appeal. Bref, Clara Bow, de l'aveu même d'Elinor Glyn après la sortie du film.
    Ne vous fiez pas au chiffre figurant dans ce tableau. Je rappelle en effet qu'il ne s'agit que des recettes engrangées par les salles clés de Variety. Celles-ci étaient les salles les plus luxueuses et chères du pays. Leur public était essentiellement mondain. Par contre le film connut un succès colossal dans le reste du pays. Et c'est ainsi, qu'avant de devenir une star mondiale grâce aux « Ailes » de Wellman et à « Hula » de Fleming, que Clara Bow devint l'actrice préférée des Américains. La it-girl.

     

    41

    LE TEMPS DES CERISES 
    SPRING FEVER

    EDWARD SEDGWICK

    22.10.27

    405 500 $

    405 500 $

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50 

     

    Un film MGM avec William Haines, Joan Crawford

     

    Haines joue un commis à l'expédition nommé Jack Kelly. Il a négligé le golf pour travailler pour le vieillissant M. Waters ( George Fawcett ). Un jour, M. Waters congédie Pop Kelly ( Bert Woodruff ). Jack en est témoin et est outré. Il veut se venger et brise une fenêtre avec une balle de golf. M. Waters l'attrape mais, au lieu d'être en colère, il est impressionné par les compétences de Jack en matière de golf. Plus tard dans la journée, il annonce à son père qu'il est invité par le Oakmont Country Club à être invité du club pendant au moins deux semaines. Son rôle sera l'enseignant de M. Waters, essayant de lui apprendre à jouer au golf. Pop ne veut pas dire au revoir, mais le laisse partir. Au club, il rencontre Allie Monte ( Joan Crawford ) et tombe immédiatement amoureux d'elle.
     
     
    Cette adaptation d'une pièce de 1925 est le premier film de William Haines en tête d'affiche. Cet acteur totalement oublié en France (je l'ai moi-même découvert il y a seulement deux ans) fut pourtant une véritable star puisqu'il fut classé parmi les cinq acteurs les plus rentables du box-office de 1928 à 1932. Ce fut également la première star de cinéma ouvertement gay. Malgré des critiques assassines concernant la mise en scène d'Edward Sedgwick, le film fut largement rentable avec $115 000 de bénéfices nets.
     


     

    42

    AFTER MIDNIGHT

    MONTA BELL
    20.08.27

          404 350 $

             404 350 $

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50Un film MGM avec Norma Shearer

     

    A New York, une jeune femme vend des cigarettes dans un night-club tandis que sa sœur mène une vie insolente.

     

     

    Norma Shearer est devenue la star la plus rentable de la MGM en seulement 13 films (incluant ce dernier). Il faut dire qu'ils ont tous été produits pour moins de $200 000 et largement rentabilisés. Malheureusement, ce sont tous des films de série B et l'actrice rêve d'un grand film. Ce sera chose faite puisque le studio donnera son accord pour qu'elle joue dans le prochain film d'Ernst Lubitsch « Le prince étudiant ». C'est à la fin du tournage de ce dernier film, et alors que sort sur les écrans « After midnight » qu'Irving Thalberg, célèbre et puissant producteur de la MGM avec qui elle avait une liaison « secrète » depuis un an, la demande en mariage. Ils resteront mariés jusqu'à la mort de celui-ci en 1936.

     


     

     

    43

    METROPOLIS

    FRITZ LANG

    06.03.27

    401 800 $

                 405 850 $ 

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50 

    Un film PARAMONT avec Brigitte Helm

    Sortie en Allemagne : 10 janvier 1927

     

    Au XXIe siècle, une métropole à l'architecture fantastique vit sous le joug d'un groupe de tyrans. Les aristocrates se prélassent et se divertissent dans de somptueuses demeures et de luxuriants jardins, tandis que la grande masse de la population travaille, dort et survit durement dans les profondeurs de la terre. Le fils du maître de la ville découvre avec effarement l'existence du monde souterrain, où se rencontrent en secret les ouvriers, peu enclins à supporter pour toujours leur situation. Pendant ce temps, un savant invente une femme-robot qui doit détourner les opprimés de leur révolte.

     

    Si Fritz Lang était un réalisateur connu en Europe grâce à plusieurs succès, dont « Le docteur Mabuse » et « Les Niebelungen », c'est avec « Metropolis » qu'il se fit connaitre aux États-Unis. Il y sera accueilli à bras ouverts quand l'Allemagne basculera dans le nazisme.
    Metropolis est l'un des films les plus connus de l'histoire, sur lequel ont été écrits des dizaines d'ouvrages et de thèses. Mais s
    i « Metropolis » reste l’un des films les plus connus du cinéma, ses résultats au box-office le sont beaucoup moins, ce qui donne lieu à certains fantasmes.

    On peut lire un peu partout sur Internet, de Wikipedia en passant par de multiples blogs jusqu’aux nombreux sites « sérieux » consacrés au cinéma, écrits par des journalistes ou autres étudiants en histoire du cinéma, et repris en boucle dans monde entier, que le film fut un échec cinglant.

    Doté d'un budget pharaonique de cinq millions de reichsmarks, faisant de lui le film allemand (et peut-être européen) le plus cher jamais produit en son temps, il aurait connu un désaveu du public tel qu’il ferait passer « La porte du paradis » pour un triomphe planétaire. Dans ce qu’on peut lire de plus récurrent, on apprend ainsi qu’il n’aurait rapporté que 75 000 reichsmarks sur toute son exploitation allemande, qu’il n’aurait fait que 15 000 entrées à Berlin, ou encore qu’il ne serait resté qu’une seule semaine à l’affiche en Allemagne. L’échec aurait été tel que la UFA, le plus puissant studio d’Europe, producteur du film, aurait même eu beaucoup de mal à le vendre aux USA. Le studio aurait dû attendre longtemps avant d’y arriver, et concéder de nombreuses coupes du film.

    Si ce qu’on peut lire sur le coût du film est vrai, on peut quand même s’interroger sur le reste. Je ne suis pas universitaire, et nous n’avons pour ainsi dire presque pas de données sur le sujet, mais avec quelques réflexions, on peut toutefois douter du bien-fondé de ces informations.

    Pour commencer, on imagine mal le plus gros studio du pays produire le film le plus cher de son histoire, pour le retirer de l’affiche au bout d’une seule semaine, surtout après avoir fait une importante promotion du film.

    Si l’on considère le prix moyen des places de cinéma en Allemagne en 1927-28, 75 000 reichsmarks ne représenterait que 100 000 entrées dans un pays où les salles attiraient 327 millions de spectateurs par an à cette époque. La UFA possédant 37 salles à elle seule, cela fait une moyenne de moins de 3000 spectateurs par salle, pour un film qui était annoncé comme un événement, et qui dut susciter de la curiosité pour le moins. Cela semble, encore une fois, difficilement concevable.

    D'après les quelques recherches que j'ai entreprises, les choses s’avèrent plus nuancées. Le film fit sa première au UFA Palast am Zoo de Berlin, salle de 2100 places. Il n’y resta effectivement qu’une semaine, ce qui était prévu dès le départ, car la salle avait un autre engagement. C’est dans cette salle qu’il fit 15 000 entrées. Dans le reste du pays, selon l’historien Joseph Garncarz qui s’est basé sur la programmation des salles du pays de l’époque, Metropolis aurait été le 4e film le plus diffusé de la saison 1927-28, loin derrière « Ben-Hur » cependant. Mais projeté ne veut pas dire vu. Or selon Michael Tötegberg, l'un des biographes de Fritz Lang, en cinq ans dans tout le pays (avec la reprise de 1932), le film aurait rapporté à la UFA seulement 1/7ème de son coût. Soit environ 250 000 reichsmarks de moins que ce qu’en attendait le studio pour l’Allemagne. Toutefois, cela représente quand même dans les deux millions de tickets vendus.

    En France, le film sort le 14 octobre 1927 à l’Imperial de Paris, salle de 500 places qui faisait entre 3 et 6000 entrées par semaine. Il y restera 23 semaines d’affilées ! Les 100 000 entrées ont dû être atteintes dans cette unique salle. Mais le public des salles de première exclusivité, aux prix bien plus élevés que les salles de quartier, peut avoir des goûts différents d’un public plus populaire. Il semble que ce fut le cas, car Métropolis ne fut joué que dans une petite vingtaine d’autres salles parisiennes. La situation a dû être similaire dans le reste du pays, et on peut estimer entre 500 000 et un million d’entrées sur la France.

    A celà s'ajoute son résultat tout à fait honorable aux USA (où il ne sort que deux mois après l'Allemagne), pour un film étranger, sans acteurs ni réalisateur connus du grand public américain.

    Malgré cela, le film fut une réelle déception financière pour la UFA qui ne rentra pas dans ces frais. Mais il ne fut pourtant pas un échec public évident.

    Giorgio Moroder remonta Métropolis en 1984 dans une version très écourtée (faute de matériel disponible) avec une musique de sa composition et le succès fut au rendez-vous pour un film muet. À noter qu'il rapporta de nouveau $650 422 aux USA en 2002, et encore $28 779 en 2007.

    44

    LA MORSURE 
    THE SHOW

    TOD BROWNING

    22.01.27

          386 825 $

       395 825 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50Un film MGM avec John Gilbert, Renee Adoree, Lionel Barrymore

     

    Près du marché de Budapest, dans le Palais des Illusions que tient un saltimbanque appelé Le Grec. La foule applaudit chaque jour la danse de Salome qui obtient pour le roi Hérode la tête de Jean-Baptiste. Le vrai drame, cependant, se déroule dans les coulisses. Le Grec est éperdument amoureux de sa danseuse mais celle-ci lui préfère ouvertement son athlétique partenaire, Robin, à peu près inconscient des appétits qu'il suscite. Qu'à cela ne tienne ! Le Grec coupera la tête de celui qu'il trouve indésirable. Salome, qui n'est pas de cet avis, lui sauve la mise et le cou. Le soupirant éconduit médite alors d'avoir recours à un lézard venimeux.

     

    Cette adaptation d'un roman de 1910 est le quatrième des six films mettant en vedette John Gilbert et Renée Adorée, rejoints pour l'occasion par Lionel Barrymore.
    Artiste complet (acteur, dessinateur, écrivain et compositeur), Lionel Barrymore est l'ainé de la célèbre fratrie de comédiens, surnommée la « royal family ». Star du théâtre américain depuis le début du siècle, il débute au cinéma sous la direction de Griffith (dans pas moins de 60 films) dès les années 10. Toutefois le cinéma ne l'intéresse pas vraiment, il le considère plus comme un divertissement. Et malgré son statut et quelques succès cinématographiques en solo, il accepte volontiers des rôles secondaires, voire parfois de simples apparitions, comme dans Ben-Hur de 1925. Ce qui explique en partie pourquoi il est nettement moins populaire au cinéma que son frère John à cette époque.
    Pour la scène de l'attaque de l'iguane, on posa la bête sur une plaque de métal dans laquelle on envoyait du courant électrique, afin de lui donner du cœur à l'ouvrage. Les associations de défense des animaux n'existaient pas alors.

     

     

    45

    THE ROUGH RIDERS

    VICTOR FLEMING

    01.10.27

            381 041 $

            382 779 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50Un film PARAMOUNT Avec Noah Beery, Charles Farrell, George Bancroft, Mary Astor

     

    L'histoire concerne les Rough Riders (bien sûr). Le personnage de Bancroft évite la prison pour s'enrôler, tout comme son poursuivant, le shérif (Beery). Bert, un garçon du Texas et Van, un New-Yorkais, se disputent les faveurs de Dolly (Astor). Bert et Van deviennent amis et quand Bert est blessé à San Juan Hill, Van le reconduit sur la colline où il meurt en héros. Van informe Dolly. Le film se termine lorsque Dolly et van assistent à l’ investiture de Roosevelt avec leurs deux enfants.

     

    Victor Fleming servit dans l'armée comme photographe de guerre durant le premier conflit mondial. Il fut même le photographe en chef du président Wilson lors du Traité de Versailles. De retour à la vie civile, il est repéré par Allan Dwan qui l'engage comme assistant-réalisateur. Il devient très vite metteur en scène, travaillant pour David W. Griffith, avant de rejoindre la Paramount où il sera un réalisateur de premier plan. Il reste connu pour avoir signé « Autant en emporte le vent » et réalisé « Le magicien d'Oz ».
    Noah Beery était le grand frère de Wallace Beery. Attiré dès son plus jeune âge par le théâtre, mais doté d'une voix profonde, il se tourne finalement vers le chant. C'est ainsi qu'il se retrouve à New York où il fait du vaudeville et des comédies musicales, avant de revenir définitivement au théâtre. Son frère le convainc de venir à Hollywood pour faire du cinéma en 1915. S'il ne devient pas une star de l'envergure de son frère, il n'en connaîtra pas moins quelques succès personnels, et fera une brillante carrière comme second rôle, notamment en tant que méchant (l'un de ses plus célèbres étant le sergent Gonzales dans « La marque de Zorro » face à Douglas Fairbanks).

      

    46

    KNOCKOUT REILLY

    MALCOM ST CLAIR

    16.04.27

          380 400 $   

                      380 400 $   

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50

     

    Un film PARAMOUNT avec Richard Dix

     

     Le métallurgiste Dundee Reilly ( Richard Dix ) prend la défense de Mary Malone ( Mary Brian ), et assomme  Reilly qui est champion des poids lourds . Le frère de Mary, Pat ( Harry Gribbon ), décide de préparer notre héros à une carrière dans le ring sous le surnom de "Knockout Reilly". Les obstacles au succès de Reilly sont nombreux, y compris une courte peine de prison pour un crime qu’il n’a pas commis, mais à la fin du film, Knockout Reilly a lui-même remporté la couronne du championnat.  


    Sportif accompli, Richard Dix ne fut pas doublé pour les scènes de boxe, ce qui lui valut deux côtes cassées sur le tournage.
    « Knockout Reilly » est le premier succès important de Malcolm St. Clair. Ce dernier fut un disciple de Max Sennett. D'abord acteur, puis réalisateur à partir de 1915, il réalisera près de 100 films et en produira 5 jusqu'à sa retraite en 1948. Il fut le réalisateur principal des derniers films de Laurel et Hardy pour la 20th Fox.

     

     

     

    47

    LE CHANTEUR DE JAZZ
    THE JAZZ SINGER

    ALAN CROSLAND

    06.10.27

           378 500 $     

            2 051 317 $    

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50Un film WARNER BROS  avec Al Jolson, May McAvoy

    Fils du Cantor Rabinovitz, Jackie a été élevé dans la plus stricte tradition juive. Aussi quelle n'est pas la déception de son père lorsqu'un de ses amis lui rapporte avoir vu Jackie chanter du « rag-time » et danser dans un « saloon ». Rentré chez lui, Jackie reçoit une correction et quitte sur le champ la maison en promettant de ne jamais revenir. Les années ont passé et Jack, qui a transformé son nom en Robin, est devenu un célèbre chanteur de jazz.

    « Wait a minute, wait a minute, you ain't heard nothin' yet » ; C'est avec ces mots que le cinéma se mit officiellement à parler. C'est l'aboutissement d'un projet acharné de Sam Warner, qui avait racheté la société Vitaphone, alors que la Warner Bros était très endettée. Le film fut produit par Darryl F. Zanuck, futur patron de la 20 Th Fox et qui remporta un Oscar d'honneur pour ce film. On ne lésina pas sur les moyens. En effet avec un coût de $422 000, il était le troisième film le plus cher du studio qui s'était pour l'occasion offert l'immense star Al Jolson (j'y reviendrai prochainement) pour la bagatelle de $75 000 pour huit semaines de tournage. Paradoxalement, il ne devait pas y avoir de dialogue dans ce premier film parlant, que Sam Warner voulait avant tout chantant. C'est Al Jolson qui improvisa la phrase entrée dans la légende, en plus des six chansons qu'il interprète.
    Adapté d'une pièce à succès, jouée 303 fois au Fulton Theater de Broadway en 1925, « Le chanteur de jazz » connut un succès massif dégageant $1 196 750 de profits. Ceux-ci associés à la vente de droits du procédé Vitaphone aux exploitants, assura une belle pérennité financière à la Warner qui galérait depuis sa création. Malheureusement, Sam Warner ne vit jamais le résultat de ses efforts, décédant la veille de la première du film.
    Le film fit l'objet de deux remakes, en 1952 et en 1980. Il fut également adapté à la TV en 1959, dans la série anthologique « Ford startime », avec Jerry Lewis.

     BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50

     

    48

    MAITRE APRES DIEU
    SHANGAÏ BOUND

    LUTHER REED

    15.10.27

         377 400  

               377 400 $          

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50 

     

    Un film PARAMOUNT avec Richard DIX

     

    Richard Dix incarne la vedette sous le nom de capitaine de vaisseau Jim Bucklin. Atterrissant dans un port chinois, Bucklin et ses passagers sont menacés par un seigneur de guerre en maraude, qui a l'intention de tuer le capitaine et de tenir les autres en otage dans le cadre de sa campagne de destruction contre tous les hommes blancs. Rassemblant les passagers et quelques clients nerveux de l'hôtel, notre héros décide de résister aux hordes de bandits.  
     

     

    49

    MONSIEUR ALBERT
    SERVICE FOR LADIES

    HARRY D'ABADDIE D'ARRAST

    06.08.27

         367 550 $  

      367 550 $  

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50Un film PARAMOUNT avec Adolphe Menjou

     

    Albert Leroux, maître d'hôtel dans un hôtel parisien exclusif, tombe éperdument amoureux d'Elizabeth Foster, une héritière américaine, bien qu'il soit convaincu qu'elle n'admirera jamais un serveur. Il la suit dans une station de sports d'hiver des Alpes suisses, où Albert craint constamment de se faire révéler son identité. En rencontrant le roi Boris de Lucanie, les deux avouent avoir voyagé incognito. Les amants sont réunis dans une luge et l'intimité mûrit bientôt. Les sports d’hiver se terminent par une mascarade de glace et, dans son brillant costume, Albert convainc Elizabeth qu’il n’est pas un mortel ordinaire. Au moment où Albert part pour Paris, Robert Foster apprend sa position. Quand Elizabeth et Robert arrivent à l'hôtel, Albert se voit licencié mais est surpris de recevoir une participation majoritaire dans l'hôtel et un rendez-vous de la direction chez les Foster .

     

    Dernier succès de la décennie pour Adolph Menjou. En fait, il devra attendre 4 ans pour relancer sa carrière avec « Cœur brûlé » aux côtés de Marlène Dietrich et Gary Cooper. Homme à la réputation d'être particulièrement soigné, il fut élu l'homme le plus élégant d'Amérique à neuf reprises.
    Le film sera l'objet d'un remake parlant en 1932, signé Alexander Korda, avec Leslie Howard.

    50

    SAPEURS SANS REPROCHE
    FIREMAN SAVED MY CHILD

    A.EDWARD SUTHERLAND

    01.08.27

    367 150 $

             367 150 $ 

    BOX OFFICE USA 1927 - TOP 41 A 50 

    Un film PARAMOUNT Avec Wallace Beery, Raymond Hatton

     

    Elmer et Sam, copains d’enfance, se rencontrent plus tard dans la vie et deviennent, par une duperie du destin, des pompiers. Ils réussissent à sauver le perroquet de la fille du chef, Dora, et plus tard, quand une alarme retentit pour un second feu dans la maison du chef, ils réussissent à sauver  le capitaine Kennedy.

     

    Raymond Hatton reste connu uniquement pour le duo comique qu'il forma avec Wallace Beery pendant trois films. Pourtant il a joué dans plus de 400 films et épisodes de séries TV.

     

    Pour terminer avec 1927, je vous propose cette liste de films qui ne sont pas le top 50 ni celui de 1928, soit parce qu’ils sont sortit à cheval sur ces deux années, mais dont les recettes totales auraient pu être suffisantes, ou tout simplement parce qu’ils ont eu un impact non négligeable sur le 7° art ou sur la carrière d’une star ou d’un réalisateur.

     

     RANG

    TITRE

    RÉALISATEUR

    SORTIE
     USA

     RECETTE
    1927

     RECETTE CUMULÉE

    DE L'EXPLOITATION

     66

    LES MISERABLES

    HENRI FESCOURT

    08.07.27

    345 160 $

            417 210 $

    BOX OFFICE USA 1927Un film UNIVERSAL avec Gabriel Gabrio, Jean Toulout

     

    Sortie en France : 25 novembre 1925

     

     

    Il existe une cinquantaine d'adaptations du très célèbre roman de Victor Hugo, la première datant de 1897. En 1909, un film américain s’attaque pour la première fois à l'intégralité du roman. En 1912 Pathé produit une version de 163 minutes, dotée d'un budget, selon la publicité de l'époque, de $100 000.
    Cette version française de 1925 est considérée comme la meilleure du muet, mais fut éclipsée par celle de 1934, avec Harry Baur et Charles Vanel. Le film d'une durée de six heures fut diffusé en deux parties.

     


     

    73

    LA VOLONTE DU MORT
    CAT AND CANARY

    PAUL LENI
    09.09.27

             323 750 $

              325 550 $

    BOX OFFICE USA 1927Un film UNIVERSAL  Avec Laura La Plante

     

     Cyrus West, un vieil original milliardaire, solitaire et grincheux, rédige son testament et le met sous pli en deux enveloppes cachetées à ouvrir vingt ans après ma mort. Il joue ainsi un tour aux membres de la famille qui attendront, minés par l'impatience, comme des chats excités par la vue d'un canari en cage.Après la disparition du vieillard, le château reste habité seulement par une ancienne servante, Mammy Pleasant, et le gardien. Un visiteur s'introduit dans les lieux. Sa main gantée essaie de faire jouer la serrure à chiffres du coffre-fort, qui s'ouvre enfin. Il est vide. Pendant ce temps, le notaire est arrivé et les membres de la famille sont réunis pour assister à l'ouverture du testament. On ouvre la première enveloppe. C'est la nièce Anabella West qui hérite, mais à la condition qu'elle soit saine d'esprit. Si elle ne l'est pas un autre héritier sera désigné, dont le nom est inscrit dans la seconde enveloppe. Pendant la préparation du dîner, le gardien vient annoncer qu'un fou, surnommé le Cat, s'est échappé et est peut-être dans la maison ou aux alentours. La folie s'empare des convives. Pendant son sommeil, la main gantée tente d'étrangler Anabella. Tante Suzan parvient à quitter la demeure et à monter dans la charrette du laitier pour prévenir la police, qui démasquera rapidement l'auteur des incidents : c'était, déguisé en monstre hideux, Charlie Wilderl, neveu de Cyrus, dont le nom figurait dans la seconde enveloppe. Le gardien était son complice.

     

    Paul Leni, peintre d'avant-garde, était un des maîtres de file de l’expressionnisme allemand, et son « Cabinet des figures de cires » (1924) avait impressionné Carl Leammle, le patron de la Universal, qui lui proposa d'adapter une pièce à succès de 1922. Le succès critique et public de « La volonté du mort » devenu culte, et dont certains plans et mouvements de caméra sont encore utilisés par le cinéma de genre aujourd'hui, imposa les codes des films d'horreurs des trente années à venir, lança le genre populaire des "old dark house movies" (régulièrement parodié par Tex Avery) et reste le plus grand succès de Laure La Plante, starlette de l'époque dont la carrière sera brisée par le parlant. Il propulsa également la prometteuse carrière  américaine de Leni jusqu'à sa mort prématurée deux ans plus tard.
    C'est un film clé de l'histoire de la Universal, qui allait se spécialiser dans le genre durant plus d'une décennie, et ouvrit la voie au « Dracula » et « Frankenstein » de 1931.
    La pièce de John Wilard fit l'objet de trois autres adaptations, toutes parlantes, en 1930, 1939 (version comique avec Bob Hope et Paulette Goddard) et 1979.  

     

     121

    LE MECANO DE LA GENERALE
    THE GENERAL

    CLYDE BRUCKMAN
    BUSTER KEATON
     

    31.12.26

    233 292 $

                  233 292 $ 

    BOX OFFICE USA 1927Un film UNITED ARTIST Avec Buster Keaton

     

    Johnnie est le mécanicien (« le mécano ») d'une locomotive appelée la General, laquelle appartient à la Western and Atlantic Railroad, une compagnie de chemins de fer de l'Est américain. Lorsque la guerre de Sécession éclate, Johnnie a deux amours: son train et Annabelle Lee. Comme il ne peut pas s’engager dans l’armée, Annabelle lui refuse son amour après que son frère lui ait expliqué par malentendu n'avoir même pas vu Johnnie dans la queue pour s'enrôler. Cependant, lorsque la General est volée par des espions de l'Union, avec Anabelle à son bord, Johnnie n'hésite pas à se lancer à la poursuite de son train et de sa fiancée. Après s'être infiltré dans l'armée de l'Union, Johnnie délivre Annabelle grâce à un déguisement après avoir entendu par hasard les plans secrets de généraux. Elle et lui s'enfuient en train, talonnés par l'armée ennemie. Après de nombreuses péripéties et après avoir défait l'Union en aidant les confédérés, Johnnie reçoit le grade de lieutenant et retrouve sa fiancée.

     

     

    Cette comédie, inspirée d'un réel fait d'armes de la guerre de Sécession, est le film le plus connu et reconnu de Buster Keaton, et l'un des plus célèbre du cinéma, régulièrement cité parmi les 100 ou 50 meilleurs films de l'histoire par les critiques du monde entier.
    Film préféré du comédien, il bénéficia d'un important budget pour une comédie de l'époque, $400 000 que Joseph Schenk, producteur de la Metro, mit à disposition de Keaton. Celui-ci s'investit totalement dans le film, réalisant lui-même toutes ses cascades, y compris les plus dangereuses et s'attela à faire une reconstitution extrêmement soignée. Keaton ne regarda absolument pas à la dépense, allant jusqu'à mettre  $42 000 pour un seul plan (celui du pont qui s'écroule au moment où la locomotive Texas passe dessus), ce qui en fait le plan le plus onéreux du muet. S'ajoute à cela plusieurs incidents sur le tournage, comme un technicien gravement blessé qui porte plainte contre la production, ou un incendie déclenché lors du tournage de l'impressionnante bataille finale du film, et qui coûta la bagatelle de $50 000 à éteindre. Au final, c'est $750 000 qui furent dépensés pour le film, un record pour une comédie de l'époque.
    Mais le résultat est là. Visuellement très réussi, drôle et ne manquant pas de morceaux de bravoure, c'est sans doute le film le plus abouti de son auteur. Pourtant, lors de sa sortie, c'est un échec critique et commercial. Avec $ 1 000 000 de recettes dans le monde, dont moins de la moitié sur le sol américain, le film ne parvint pas être rentable et signe la fin de l'indépendance financière et artistique de la star, celui-ci devant se résigner à signer un contrat avec la MGM.

    En 1953, une nouvelle version du film est créée et distribuée par un collectionneur et distributeur indépendant, Ramond Rohauer. Cette version d'ailleurs est sous copyright. L'ironie, c'est que l'enregistrement au copyright de l'originale n'ayant pas été renouvelée, la version de Keaton est, elle, dans le domaine public depuis 1954.

    Une version parlante et plus sérieuse de l'histoire fut produite en 1956 par Disney, avec Fess Parker.

    131

    LA PETITE VENDEUSE
    MY BEST GIRL

    SAM TAYLOR

    31.10.27

          223 000 $

       599 300 $ 

     BOX OFFICE USA 1927Un film UNITED ARTIST avec Mary Pickford, Charles "Buddy" Rogers

     

     Maggie, une vendeuse dans une petite boutique, tombe amoureuse du fils du propriétaire, qui abandonne sa petite amie de la bonne société pour elle. Apprenant leur liaison, le père du jeune homme essaye d'acheter Maggie pour qu'elle l'abandonne. Quand elle finit par dire qu'elle est prête à renoncer à lui en se faisant passer pour une chercheuse d'or, le père reconnaît ses qualités et accepte le mariage.

     

    Ce film est atypique dans la carrière de Mary Pickford puisqu'il s'agit d'une pure comédie. Il fut pourtant un gros succès public, rapportant plus d'un million de dollars sur le sol américain, pour un coût de seulement $483 000. Aujourd'hui encore il est considéré comme l'un des cinq meilleurs films de l'actrice. Il faut dire que Sam Taylor avait du métier dans le registre comique puisqu'il fut l'un des réalisateurs attitrés d'Harold Lloyd. Il a notamment mis en scène le fameux "Monte là-d'ssus" en 1923.
    Mais si ce film reste connu, c'est aussi parce que c'est sur ce tournage qu'elle tomba amoureuse de son partenaire Charles "Buddy" Rogers. Mais étant alors mariée à Douglas Fairbanks, sa relation avec lui restera platonique jusqu'a son divorce en 1936.

     

     

    167

    MONTE CRISTO

    EMMETT J.FLYNN

    30.03.27

        172 386 $

              177 686 $ 

    Un film FOX avec John Gilbert

     

    L'adaptation du célèbre roman d'Alexandre Dumas.

     

    Cette reprise du film de 1922, un des tous premiers succès de John Gilbert (top 13 de 1922), est l'occasion de s'attarder un peu sur cet acteur.
    Enfant négligé et violenté, il se lance dans le théâtre en 1914, à l'âge de 17 ans. L'année suivante il s'essaye dans le cinéma où il va  enchaîner les petits rôles pendant cinq ans avant d'être repéré par Maurice Tourneur qui lui fait signer un contrat pour écrire des scénarios et jouer dans des films. Deux ans plus tard, c'est la Fox qui lui fait signer un contrat de trois ans et le lance comme premier rôle. C'est après qu'il commence à se faire un nom avec quelques succès comme cette version de Monte Cristo, puis il rejoint la MGM, nouvellement créée, en 1924. Bien qu'il devienne rapidement la plus grande star du studio enchaînant les triomphes, Louis B. Mayer le déteste cordialement, du fait de l'indépendance d'esprit dont il fait preuve. Ils sont régulièrement en conflit sur les sujets artistiques, sociaux ou financiers, Mayer trouvant  Gilbert  bien trop payé ($250 000 par film). Le point culminant étant le double mariage de Gilbert/Garbo et du réalisateur King Vidor avec la star Eleanor Boardman. Garbo ne se rendit pas à la cérémonie, ce qui inspira une remarque désobligeante à son encontre de la part de Mayer. Et valut à Mayer de se prendre une bonne droite de Gilbert. Mayer lui voua dès lors une haine féroce et n'attendit plus que l'occasion de se venger. Ce dont l'avènement du parlant lui fournira l’occasion.
    Précisons toutefois que cette histoire est depuis quelques années remise en cause par les historiens. Une chose est certaine, c'est par la suite que les problèmes d'alcool de Gilbert vont s'aggraver.

       

    169

    LONDRES APRES MINUIT
    LONDON AFTER MIDNIGHT

    TOD BROWNING

    3.12.27

          171 100 $   

                      523 950 $   

    BOX OFFICE USA 1927Un film MGM avec Lon Chaney, Marceline Day, Conrad Nagel

     

     L'inspecteur Burke de Scotland Yard enquête sur le suicide suspect de Roger Balfour. Dans la demeure du défunt, où s'est déroulé ce fait divers, on trouve : Butler le domestique ; Sir James Hamlin, voisin, héritier et ami du mort ; Arthur Hibbs, le neveu de Hamlin ; et enfin Lucille, fille de Balfour. Burke ne trouve pas d'indice probant et se résout à considérer cette mort comme un suicide. Cinq ans plus tard la demeure Balfour est désormais abandonnée et laissée en ruines. Hamlin vit dans sa propriété, à quelques pas de cette maison, avec son neveu et Lucille, qu'il a adoptée. Pourtant, dans la décrépie demeure Balfour, des lumières mystérieuses apparaissent. Un personnage étrange vient de s'y installer. Il s'agit d'un homme aux cheveux hirsutes, coiffé d'un grotesque chapeau haut-de forme, vêtu d'une grande cape noire et arborant un sourire inquiétant. Il est accompagné d'une pâle jeune femme aux airs perdus et à la mine fantomatique. Peu de temps après, un vieux criminologue vient s'installer chez Hamlin pour enquêter à nouveau sur le suicide de Balfour. Rapidement, tous les habitants de la demeure semblent convaincus que les occupants de la maison abandonnée sont des vampires, des monstres buveurs de sang.


    Avec plus d'un million de dollars de recettes mondiales pour un un coût de $150 000, « Londres après minuit », sur un scénario original de Tod Browning, est le plus gros succès financier de Lon Chaney à la MGM.
    Petit-fils d'un membre du Congrès américain, John Chaney, et fils de parents sourds, Lon devint rapidement doué pour la pantomime. En 1902 il se lance dans le théâtre et le vaudeville. Après 8 ans sur les routes il s'installe en Californie, et se lance dans le cinéma en 1912, sous contrat à la Universal. Après avoir échoué à négocier une augmentation il quitte le studio en 1917, pour y revenir l'année suivante après le succès de "Riddle Gawne" de et avec William S. Hart, immense star de l'époque. Après ce film le talent de Chaney est enfin reconnu par l'industrie. Universal à l'idée de former un trio d'acteurs en associant Chaney à Dorothy Phillips et William Stowell. Le succès est tel que le studio produira 14 films en deux ans. Mais c'est avec l'immense succès du film "Le miracle" en  1919, que Lon Chaney devient véritablement une star. Alors qu'il aura connu ses plus gros succès chez Universal, dont « Le bossu de Notre-Dame » (1923) et « Le fantôme de l'opéra » (1925), il rejoint la MGM où il tournera 10 films sous la direction de Tod Browning, formant ainsi l'une des associations les plus réussies d'Hollywood.
    Lon Chaney, que l'on surnommait "'l’homme aux mille visages" eut également une influence majeure dans le domaine du maquillage. A l'époque le maquillage était rare, hormis une fausse barbe ou un postiche. De plus on utilisait du maquillage de théâtre ce qui rendait mal à l'écran. Chaney élaborait lui-même tous ses maquillages, faisant preuve d'une réelle ingéniosité et inventivité. Il n'est ni plus ni moins que l'inventeur du métier de maquilleur pour le cinéma.

    Bien que le film fut un gros succès public (surtout aux États-Unis), les critiques de l'époque furent assez sévères avec ce film. C'est peut-être pour cela que Browning en fit un remake parlant en 1935 sous le titre « La marque du vampire ».
    Il n'existe plus aucune copie du film, la dernière ayant été détruite lors d'un incendie d'un entrepôt de la MGM en 1965.

    183

    L'AURORE
    SUNRISE

    FRIEDERICH W. MURNAU

    28.09.27

            152 750 $    

          539 540 $    

    BOX OFFICE USA 1927Un film FOX  avec George O'Brien, Janet Gaynor

     

     Une femme de la ville, qui passe ses vacances dans un petit village, séduit un fermier et le convainc de tuer son épouse. Mais au moment de noyer l'épouse dans le lac, le fermier ne s'y résout pas et sa femme s'enfuit attrapant un tramway qui passe. Le fermier la suit, et le tramway amène les deux époux à la ville. Là, progressivement, ils se retrouvent, découvrant le rire et la fête dans l'atmosphère urbaine, avant de s'en retourner chez eux. Mais une violente tempête les attend sur le lac. Le fermier, se croyant le seul survivant du naufrage et son épouse morte pour de bon, tente de tuer la séductrice de la ville. Mais sa femme a pu être sauvée et, au moment où l'aurore se lève, les deux époux se retrouvent dans leur amour, alors que la femme de la ville s'enfuit.

     

    Ce premier film américain du légendaire réalisateur de « Nosferatu » considéré comme le plus grand chef-d'œuvre du cinéma muet, au point qu'il n'y a pas un seul classement des plus grands films du cinéma dans lequel il ne figure pas. Preuve de l'attrait qu'il exerce encore, ce fut le premier film muet à avoir été édité en DVD (au Royaume Uni en 2009).
    Beau, poétique, des acteurs au sommet de leur talent, un art consommé de l'image, un décor unique somptueux qui aura coûté la bagatelle de $200 000 (le plus cher de la période du muet avec l'arène de « Ben-Hur ») des plans de génie, une utilisation remarquable de la perspective, compensent un scénario très mince. Tout a été écrit sur ce film, chaque plan ayant été analysé des centaines de fois.
    Murnau détestait les intertitres ce qui explique qu'il y en ait peu, et plus on avance dans le film, moins il y en a, au point de ne plus exister sur la fin.
    « L’Aurore » est un film sonorisé, via le système Movietone de la Fox, et fut le premier film à bénéficier d'une vraie BO.

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    LA VIE PRIVEE D'HELENE DE TROIE
    THE PRIVATE LIVE OF HELEN OF TROY

    SIR ALEXANDER KORDA

    09.12.27

         91 800  

                478 875 $          

    BOX OFFICE USA 1927Un film FIRST NATIONAL avec Maria Corda, Lewis Stone, Ricardo Cortez

     

    Hélène, reine de Sparte, s'ennuie, son mari Ménélas lui montrant peu d'intérêt. Elle s'enfuit à Troie avec Pâris. Ménélas déclare alors la guerre à Troie. Après la victoire, Hélène revient à Sparte. La coutume voudrait que son mari la tue lui-même, mais son charme opère et il la laisse en vie. Toutefois il ne s'occupe pas plus d'elle qu'auparavant et Hélène flirte avec le prince d'Ithaque.


    Commencé par George Fiztmaurice, cette adaptation du roman de John Erskine, sorti deux ans plus tôt, est le premier film à obtenir un Oscar  à titre posthume pour le scénariste Gérald Duffy. C'est également le premier succès américain du célèbre producteur/réalisateur Alexander Korda.
    Né Sándor László Kellner en Hongrie, il écrit et réalise son premier film en 1914 et crée sa première société de production, la Corvin Film, deux ans plus tard. Dès son premier film en tant que producteur, il remporte un vif succès et la Corvin s'impose rapidement comme l’une des plus grandes sociétés cinématographiques hongroises. En 1919 il épouse la ravissante vedette locale Maria Corda. La même année, après avoir été brièvement arrêté durant la "Terreur Blanche", ils fuient la Hongrie pour Vienne. Alexander Korda n'y remettra jamais les pieds. Durant les années qui suivent il connaîtra plusieurs succès en Allemagne et en Autriche, tous avec son épouse en vedette. Parmi eux « Le mannequin du roi » qu'il réalise aura un certain écho à l'international. C'est ainsi qu'il est remarqué par la First National qui lui fait signer un contrat. Des relations tendues avec ses employeurs, de grosses sommes perdues dans le crack de Wall Street, des scripts qu'il juge insipides, la carrière de son épouse brisée par le parlant, mettent un terme à cette première aventure américaine, ainsi qu'à son mariage, en seulement trois ans. C'est donc quasiment inconnu qu'il débarque en France où il réussit malgré tout à s'imposer pour réaliser l'adaptation de la célèbre pièce de Marcel Pagnol, « Marius »,  avec le succès que l'on sait. En 1932 il migre à Londres où il fonde la London Films. L'année suivante il produit et réalise « La vie privée d'Henry VIII » qui fera de Charles Laughton une star internationale, et qui reste le plus gros succès mondial du cinéma anglais de la décennie. Il enchaine ensuite les succès comme producteur ou réalisateur. Parmi eux, citons « Le chevalier de Londres » avec Leslie Howard et Merle Oberon, qu'il épousera cinq ans plus tard, et surtout « Fantôme à vendre » de René Clair, qui fera le tour du monde. En 1936, il fonde son propre studio de tournage, le célèbre Studio Denham. C'est là que verront le jour toute une série de succès internationaux produits par Korda, comme « Elephant boy »,  « Les quatre plumes blanches » ou « Le lion a des ailes » qui lance la carrière du grand réalisateur Michael Powell. De retour aux USA au début de la guerre, il en profite pour produire entre autres succès, « Lady Hamilton » et « Le livre de la jungle » en 1942. La même année, il devient la première personnalité issu du cinéma à être fait Chevalier de l’Ordre britannique. L'année suivante, il retourne à Londres et en 1947, il devient l'actionnaire majoritaire de la plus puissante société de production anglaise, la British Lion Films. Durant les années qui suivent, il produit encore deux importants succès internationaux, « Le mur du son » de David Lean, et surtout « Le troisième homme » de Carol Reed, avec Orson Welles et coproduit par David O'Selznick. Il meurt d'une crise cardiaque en 1962.


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    CHICAGO

    FRANK URSON

    23.12.27

           12 200 $  

                 390 650 $  

    BOX OFFICE USA 1927Un film PATHE avec  Phyllis Haver

     

     Une femme adultère tue son amant au cours d'une dispute. Son mari s'accuse du meurtre.

     

     

    Adapté d'une comédie musicale, elle-même inspirée d'un sordide fait divers, cette production de Cecil B. DeMille (qui en est le vrai réalisateur dans les faits) fera l'objet de deux remakes, en 1942, avec Ginger Rogers (« La folle histoire de Roxie Hart » de William A. Wellman) et en 2002 sous le même titre, avec  Renée Zellweger, Catherine Zeta-Jones et Richard Gere.

     

    537

    L'ENNEMIE
    THE ENEMY

    FRED NIBLO

    08.12.27

    9 600

                    473 850 $

    BOX OFFICE USA 1927 Un film MGM avec Lilian GISH

     

     Carl Behrend et Pauli Arndt viennent de se marier. Lui est fils d'un homme d'affaires, elle, fille d'un professeur. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Carl est appelé au front. La vie est dure pour ceux qui restent. Désemparée, Pauli vit mal cet épisode, d'autant que son père est révoqué pour ses opinions pacifiste.

     

    Fille d'une mère actrice et d'un père alcoolique qui abandonnera sa famille, surnommé "la première dame du cinéma", Lilian Gish fut l'une des plus grandes stars féminines du muet avec son amie d'enfance Mary Pickford.
    Elle monte sur les planches dès l'âge de 9 ans, et après 10 ans de théâtre, en 1912, elle se lance dans le cinéma après que Mary Pickford lui ait présenté David Wark Griffith.
    Griffith sera littéralement subjugué par l'actrice au point d'en faire la vedette de ses plus grosses productions entre 1916 et 1921 : « Intolérance », « Le lys brisé »,  « A travers l'orage » et  « Les deux orphelines ». Leur relation était tellement forte que beaucoup ont soupçonné une relation amoureuse, ce qu'aucun n'a jamais reconnu. La seule chose de certaine, est que Lilian Gish l'a toujours appelé "Mister Griffith".
    Après une telle série de triomphes, la MGM lui propose un contrat d'un million de dollars pour six films. Sur les conseils de Griffith qui traverse une mauvaise passe financière, elle accepte de signer, mais pour un montant moindre en contrepartie d'un pourcentage et d'une grande liberté créatrice. « L'ennemie » attirera moins le public que ses films précédents, il reste néanmoins son dernier succès.

     


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